Les commentaires audio par oeuvre

001. Anonyme

Jean II le Bon (1319-1364) roi de France, vers 1350, bois, 0,60 x 0,44

Notice

Ce portrait sur fond d'or est la plus ancienne peinture de chevalet française conservée. C'est aussi le premier exemple européen d'un portrait indépendant - c'est-à-dire isolé et non pas au sein d'une vaste composition - et qui ne soit pas d'inspiration religieuse. Le roi Jean Le Bon est montré de profil, suivant en cela le modèle des médailles mais aussi parce que la technique picturale de la fin du Moyen Age, ignorant le modelé, ne parvenait pas à représenter des modèles ressemblants de face.

Détails

002. Enguerrand Quarton, connu de 1444 à 1466

Pietà de Villeneuve-lès-Avignon, vers 1455, bois, 1,63 x 2,18

Notice

Important représentant de l'Ecole d'Avignon du XVe siècle, Enguerrand Quarton fait ici de la Vierge le personnage principal de sa Pietà. Pietà vient de l'italien compassion et désigne la scène où les fidèles pleurent Jésus mort, avant sa mise au tombeau. C'est un thème courant au Moyen Age, mais la Pietà de Quarton se distingue de celles de ses contemporains par l'attitude résignée et recueillie d'une Vierge confiante dans la résurrection de son fils.

Détails

003. Jean Fouquet, 1420-1477/81

Charles VII (1403-1461) roi de France, vers 1445-1450, bois, 0,86 x 0,71

Notice

Avec ce portrait qui offre l'image officielle du souverain Charles VII, Jean Fouquet, grand peintre français du XVe siècle, inaugure une nouvelle tradition de portrait officiel : c'est le premier portrait indépendant, à mi-corps, grandeur nature et presque de face que la peinture occidentale ait conservé. On retrouve son influence par la suite notamment dans le Portrait de François Ier par Jean Clouet.

Détails

004. Jean Hey

Pierre II sire de Beaujeu  duc de Bourbon (1439-1503) présenté par saint Pierre, vers 1492-1493, bois, 0,73 x 0,65

Notice

Ce portrait de saint Pierre et de Pierre II de Bourbon, mécène de Jean Hey, dit aussi le Maître de Moulins, fait la synthèse entre les cultures picturales flamande et française. Comme chez les Flamands, le paysage recèle de nombreux détails, tandis que le visage du duc est traduit avec moins de minutie et plus de sens du volume et du modelé. L'œuvre forme la partie gauche d'un triptyque démembré au XVIIe ou XVIIIe siècle, époque où la peinture du Moyen Age semblait sans valeur.

Détails

005. Anonyme. Ecole de Fontainebleau

Diane chasseresse, vers 1550, toile, 1,91 x 1,32

Notice

Ce portrait métaphorique de Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II, illustre l'idéal pictural de l'Ecole de Fontainebleau* qui s'épanouit en France au XVIe siècle sous l'influence des artistes italiens appelés par François Ier pour la décoration du château. Sophistiquée, un peu froide et lointaine, cette Diane mythologique à la chair lisse et aux formes allongées est traitée avec recherche.

Détails

Dans la tradition mythologique, la lune qui décore son front est la planète associée à la déesse Diane, sœur jumelle d'Apollon. Diane, déesse de la chasse est souvent représentée avec ses attributs : l'arc et le carquois. Elle a choisi de garder sa virginité et d'habiter les forêts où elle chasse avec ses compagnes. Plus qu'un portrait, Diane chasseresse est aussi un tableau qui montre l'intérêt des artistes de l'Ecole de Fontainebleau pour la nature et le paysage.

006. Jean et François Clouet, vers 1485-1540/41 et vers 1505/1510-1572

François Ier (1494-1547) roi de France, vers 1530, bois, 0,96 x 0,74

Notice

Jean Clouet et son fils François, qui collabora peut-être au tableau, montrent dans ce portrait d'apparat de François Ier, roi de France entre 1515 et 1547, le prestige et l'humanisme d'un monarque ami des arts et des lettres. La précision et la préciosité des détails apparentent cette œuvre contemporaine de l'Ecole de Fontainebleau au courant du maniérisme.

Détails

007. Anonyme. Ecole de Fontainebleau

Gabrielle d'Estrées et une de ses soeurs, vers 1595, bois, 0,96 x 1,25

Notice

Acquise par le musée en 1937, cette œuvre un peu étrange est représentative du goût de la seconde Ecole de Fontainebleau*, active en France à la fin du XVIe siècle. Le thème de "la dame à la toilette", souvent traité par cette génération d'artistes qualifiés de "maniéristes"*, ne doit pas masquer le sens caché du tableau : une référence à la vie privée de deux femmes, Gabrielle d'Estrées, maîtresse de Henri IV et l'une de ses sœurs.

Détails

008. Lubin Baugin, vers 1612-1663

Nature morte à l'échiquier, vers 1630-1635, bois, 0,55 x 0,73

Notice

Au-delà des objets représentés, la nature morte* de Lubin Baugin offre une allégorie des cinq sens, thème souvent représenté à l'époque : la vue est symbolisée par le miroir, l'ouïe par l'instrument de musique, l'odorat par l'œillet, le toucher par l'argent et les cartes et le goût par le pain et le vin. Mais c'est aussi une vanité*, c'est-à-dire un tableau qui parle de la mort : le miroir ne reflète rien, les objets (pain, fleurs) sont périssables et, comme les jeux et l'instrument, ils ne flattent qu'un plaisir terrestre.

Détails

009. Valentin de Boulogne, dit Le Valentin, 1594-1632

Le Concert au bas-relief, vers 1622-1625, toile, 1,73 x 2,14

Notice

Valentin de Boulogne reprend ici le thème du concert ainsi que la technique du clair-obscur, tous deux chers à Caravage*, le peintre italien mort en 1610 qui l'influencera sa vie durant. Mais il donne à cette scène de cabaret qui s'organise autour du socle de pierre sculptée, une dimension poétique personnelle : chacun des personnages, buveur ou musicien, adulte ou enfant, le visage pensif et le geste figé, semble perdu dans ses rêveries.

Détails

010. Georges de La Tour, 1593-1652

Le Tricheur (à l'as de carreau), vers 1635, toile, 1,06 x 1,46

Notice

Aujourd'hui reconnue comme un chef-d'œuvre de La Tour, cette peinture illustre une scène de tripot en clair-obscur*, dans laquelle trois personnages sont complices face à un jeune homme naïf soumis à trois tentations majeures : le jeu, le vin et l'amour charnel. L'artiste reprend ici un thème rendu populaire par l'italien Caravage qui, au début du XVIIe siècle, influence ceux qui, comme La Tour, seront plus tard appelés les "peintres de la réalité".

Détails

011. Georges de La Tour, 1593-1652

Saint Joseph charpentier, vers 1640, toile, 1,37 x 1,02

Notice

Voici un exemple de tableau "nocturne" de La Tour, c'est à dire éclairé artificiellement par la lumière d'une bougie. Saint Joseph charpentier appartient à la veine d'inspiration religieuse du peintre, qui aborde son sujet à la manière d'une scène de genre*, montrant le geste d'un vieux travailleur observé par son fils. Le thème de la dévotion au Christ enfant et à saint Joseph connaît un fort regain et spécialement en Lorraine où œuvre La Tour, dans la première moitié du XVIIe siècle.

Détails

012. Nicolas Poussin, 1594-1665

L'Inspiration du poète, vers 1630, toile, 1,82 x 2,13

Notice

L'Inspiration du poète est une des œuvres de jeunesse de Nicolas Poussin. Il emprunte son sujet à l'antiquité : le dieu Apollon et la muse Calliope donnent l'inspiration au poète qui simultanément s'apprête à recevoir les lauriers de la gloire. Le tableau, issu des collections de Mazarin, a appartenu à des particuliers anglais avant d'être acquis par le Louvre en 1911. Il existe une autre version de l'Inspiration du poète, plus tardive, à Hanovre.

Détails

013. Nicolas Poussin, 1594-1665

L'Enlèvement des Sabines, vers 1637-1638, toile, 1,59 x 2,06

Notice

Poussin a choisi ici un sujet appartenant à l'histoire antique : Rome, récemment fondée par Romulus, manque de femmes ; les Romains organisent donc une fête à laquelle ils convient leurs voisins les Sabins et, sans autre forme de procès, enlèvent les Sabines. Cette action, qui sera le point de départ de plusieurs guerres, est présentée dans cette scène dramatique, au moment de sa plus grande intensité.

Détails

014. Nicolas Poussin, 1594-1665

L'Eté ou Ruth et Booz, vers 1660-1664, toile, 1,18 x 1,60

Notice

L'Eté, une des Quatre Saisons peintes à la fin de la carrière de Poussin, est un paysage allégorique qui combine méditation sur le temps, récit biblique et mythologie classique. Il donne ainsi le sentiment de la grandeur et des forces mystérieuses d'une nature plus puissante que l'homme. L'Eté, comme les autres saisons, illustre un épisode de l'Ancien Testament. Il s'agit ici de la rencontre de Ruth et de Booz, qui engendreront la race de David, d'où est issu le Christ.

Détails

015. Claude Gellée, dit Le Lorrain, vers 1602-1682

Port de mer au soleil couchant, 1639, toile, 1,03 x 1,37

Notice

Paysagiste réputé ayant effectué l'essentiel de sa carrière à Rome comme Nicolas Poussin, Claude Gellée, dit Le Lorrain, brosse ici un port imaginaire animé de saynètes pittoresques où arrive un grand voilier marchand. Mais le principal sujet de ce paysage inspiré de l'idéal classique est le soleil couchant, vers lequel convergent les lignes de la composition. Une réflexion sur la lumière qui sera reprise et développée au XIXe siècle par des peintres comme Turner ou Monet.

Détails

016. Louis ou Antoine Le Nain, vers 1600/1610-1648

Famille de paysans dans un intérieur, vers 1640-1645, toile, 1,13 x 1,59

Notice

La Famille de paysans dans un intérieur est le plus monumental et le plus grave des tableaux à sujets paysans des frères Le Nain. Loin des "bambochades", c'est-à-dire des tableaux de ripailles à la mode en Hollande, les deux peintres se posent comme les représentants majeurs du courant réaliste du XVIIe siècle. A travers ces trois générations de paysans qui, pauvres mais dignes, regardent le spectateur dans les yeux, ils dépassent l'anecdote et découvrent une dimension universelle de l'humanité.

Détails

017. Simon Vouet, 1590-1649

Figure allégorique dite La Richesse, vers 1640, toile, 1,70 x 1,24

Notice

Cette allégorie de la Richesse a peut-être été réalisée pour le Château Neuf, aujourd'hui disparu, de Saint-Germain en Laye. Simon Vouet y a beaucoup travaillé en tant que premier peintre du roi Louis XIII. C'est un morceau décoratif aux accents baroques, remarquable par le lyrisme du mouvement créé par les soieries, les ailes et l'éclat des jaunes.

Détails

018. Eustache Le Sueur, 1616-1655

Clio, Euterpe et Thalie, 1652-1655, bois, 1,30 x 1,30

Notice

Clio, Euterpe et Thalie faisait partie d'un ensemble de décors peints par Eustache Le Sueur pour un hôtel particulier de l'île Saint Louis à Paris qui appartenait à Jean-Baptiste Lambert. Cet ensemble fut démantelé en 1776 et le Louvre en conserve treize tableaux. Ce panneau est l'un des cinq qui figuraient un Concert des neuf muses dans l'alcôve d'une des chambres de la demeure. Le Sueur reprend ici le thème des muses protectrices des arts et des lettres, très à la mode au XVIIe siècle. Il en fait de charmantes figures, traitées avec des lignes souples et des tonalités harmonieuses.

Détails

019. Charles Le Brun, 1619-1690

Le Chancelier Séguier (1588-1672), vers 1657-1661, toile, 2,95 x 3,57

Notice

Le chancelier Séguier était le deuxième personnage de l'Etat et le protecteur de Le Brun. Ce cortège annonce le faste des futurs portraits du peintre qui mettent en scène ses sujets au milieu du luxe de leur fonction. Premier peintre du roi Louis XIV, Le Brun, qui jouera un rôle prépondérant dans la peinture de décor des palais royaux, brosse ici un portrait aux dimensions d'un tableau d'histoire.

Détails

020. Charles Le Brun, 1619-1690

Le Triomphe d'Alexandre, 1665, toile, 4,50 x 7,07

Notice

Le Triomphe d'Alexandre est la première des quatre immenses toiles peintes par Le Brun sur le thème de l'histoire d'Alexandre, allusion à la gloire de Louis XIV qui aimait être comparé à ce héros antique. Dans une veine épique, Le Brun cherche ici à rivaliser avec d'autres fameuses séries comme les fresques de L'Histoire de Constantin de Raphaël au Vatican.

Détails

021. Philippe de Champaigne, 1602-1674

Ex Voto de 1662, 1662, toile, 1,65 x 2,29

Notice

Le terme d'ex-voto désigne un tableau peint en remerciement d'un vœu exaucé. Dans cette œuvre empreinte de ferveur contenue, Philippe de Champaigne célèbre la guérison miraculeuse de sa fille, religieuse au couvent janséniste de Port Royal. La scène ne représente pas le miracle mais le moment où l'abbesse du couvent a la révélation que Dieu va l'exaucer. Peint sans effet spectaculaire, le tableau, qui marie l'art du portrait et de la peinture religieuse, rend sensible les réalités mystiques à travers la lumière, le dépouillement du décor et le recueillement des êtres.

Détails

022. Hyacinthe Rigaud, 1659-1743

Louis XIV (1638-1715) roi de France, 1701, toile, 2,77 x 1,94

Notice

Hyacinthe Rigaud donne à l'effigie du Roi-Soleil, monarque du pouvoir absolu, une intense expression de pompe et de majesté. Le portrait de Louis XIV, représenté en costume d'apparat, a été peint pour être offert à son petit-fils le roi Philippe V d'Espagne. Mais il sembla si beau à la Cour qu'il ne quitta finalement jamais Versailles... Il obtint aussi un énorme succès lors du Salon de 1704.

Détails

023. Jean-Antoine Watteau, 1684-1721

Pèlerinage à l'île de Cythère, 1717, toile, 1,29 x 1,94

Notice

Le Pèlerinage à l'île de Cythère permet à Watteau d'être reçu à l'Académie Royale en 1717 et illustre le genre de la " fête galante " que le peintre a popularisé. Que se passe-t-il vraiment sur cette grande toile peuplée d'amoureux en farandole dans un paysage moussu ? Les personnages vont-ils à Cythère, l'île de l'amour habitée par Vénus, ou en reviennent-ils ? A partir d'un thème courant à l'époque, à travers une richesse de couleurs et une touche empruntées à l'art vénitien du XVIe siècle, Watteau crée une œuvre très personnelle, énigmatique, mêlant réalité et imaginaire, loin des conventions académiques.

Détails

024. Jean-Antoine Watteau, 1684-1721

Pierrot dit autrefois Gilles, vers 1718-1719, toile, 1,84 x 1,49

Notice

Directement inspiré de la commedia dell'arte, ce Pierrot fait de nous les spectateurs d'une représentation théâtrale : le personnage principal, peint grandeur nature, occupe le devant de la scène tandis que les acteurs secondaires attendent en contrebas. L'œuvre reste mystérieuse : pourquoi Pierrot a-t-il cet air pensif ou mélancolique ? Et cette attitude curieusement statique ? Quelle était la destination de la toile : a-t-elle été peinte pour servir d'enseigne au café cabaret de l'ancien acteur Belloni ou d'affiche pour un théâtre de foire ?

Détails

025. Jean-Siméon Chardin, 1699-1779

La Raie, vers 1725-1726, toile, 1,14 x 1,46

Notice

La Raie, qui a permis à Jean-Baptiste Siméon Chardin d'être admis à l'Académie comme peintre de natures mortes, a toujours été admirée, louée par des écrivains comme Diderot ou Proust et copiée par des maîtres comme Matisse ou Cézanne. Le sujet de l'œuvre, qui associe animaux morts et vivants, est d'origine flamande, mais Chardin a su donner au tableau un réalisme et une maîtrise dans la composition qui n'appartiennent qu'à lui.

Détails

026. Jean-Siméon Chardin, 1699-1779

L'Enfant au toton, 1738, toile, 0,67 x 0,76

Notice

Maître de la nature morte française du XVIIIe siècle, Jean-Baptiste Siméon Chardin se révèle aussi un grand peintre de scènes de genre de la société bourgeoise parisienne. Attentif à recréer un univers familier, attiré par le monde de l'enfance, il peint ses modèles absorbés dans des occupations quotidiennes, ici le jeu du toton. Cette scène en apparence banale, traduite à l'aide d'une harmonie de tons bruns dans une lumière douce, dépasse l'anecdote et exprime un sentiment de tendresse intemporelle.

Détails

027. Jean-François Boucher 1703-1770

Le Déjeuner, 1739, toile, 0,81 x 0,65

Notice

François Boucher, maître des mythologies galantes et inventeur des pastorales a, pendant une courte période de sa carrière entre 1739 et 1746, peint également des scènes d'intimité familiale, à la manière des Hollandais du XVIIe siècle. Avec grâce, raffinement des couleurs et art du détail, Le Déjeuner présente l'image d'un certain bonheur. Un bonheur qui s'épanouit dans le luxe d'un intérieur décoré selon le goût contemporain : le style rocaille* et les accessoires orientaux.

Détails

028. François Boucher 1703-1770

Diane sortant du bain, 1742, toile, 0,57 x 0,73

Notice

Avec ce tableau, François Boucher, alors à l'apogée de sa carrière, se pose comme le maître de la peinture rocaille* et de la mythologie galante, dont Diane sortant du bain est une des expressions les plus abouties. Brillante et sensuelle, la toile exalte la féminité et le plaisir à travers une composition gracieuse et une palette de coloris tendres. Dans cet univers mythologique revisité par le goût du XVIIIe siècle pour les accessoires luxueux, Boucher rend avant tout hommage à la beauté tranquille de deux jeunes femmes sereines.

Détails

029. Jean-Baptiste Greuze, 1725-1805

L'Accordée de village, 1761, toile, 0,92 x 1,17

Notice

Avec L'Accordée de village, Jean-Baptiste Greuze innove. Le célèbre représentant du genre moralisateur dont la deuxième moitié du XVIIIe siècle est friande, traite en effet une scène de genre - le moment où un père accorde sa fille en mariage à son futur gendre - selon les ressources et les codes d'une grande peinture d'histoire. De grande dimension, faisant l'analyse des passions chez des personnages disposés en frise, son tableau invite le spectateur à scruter chaque détail, chaque expression du visage, chaque attitude. Il a été acheté pour les collections royales en 1782.

Détails

030. Jean-Honoré Fragonard, 1732-1806

Denis Diderot, vers 1769, toile, 0,81 x 0,65

Notice

Dans ce portrait qui appartient à une série de 14 toiles de format et de facture identiques nommée les Figures de fantaisie, Fragonard ne cherche pas à décrire minutieusement les traits et la psychologie du philosophe français Diderot. Il traite en revanche l'effigie à la manière d'une ébauche dynamique. La touche épaisse évoque Rembrandt et donne une impression de vitesse et l'illusion de la spontanéité.

Détails

031. Jean-Honoré Fragonard, 1732-1806

Le Verrou, vers 1776-1779, toile, 0,73 x 0,93

Notice

Avec un sujet qui pouvait très vite frôler la vulgarité, Fragonard a construit dans le Verrou une œuvre étonnante et gracieuse. Elle décrit avec force le moment rare des derniers instants de résistance avant l'abandon érotique. Fragonard, qui s'interroge durant toute sa carrière sur toutes les formes de l'amour, en fait le thème privilégié de son œuvre. La pureté de la composition et l'attitude des deux amants dont l'élan évoque un pas de danse donnent au Verrou un véritable accent lyrique.

Détails

032. Louis David, 1748-1825

Le Serment des Horaces, 1785, toile, 3,30 x 4,25

Notice

Tableau manifeste du néo-classicisme* dont David est le chef de file, Le Serment des Horaces, commandé par Louis XVI quelques années avant la Révolution, reçut un accueil enthousiaste à Rome où il fut peint, puis au Salon* de 1785. Il met en scène un épisode de l'histoire romaine rendu célèbre par Corneille : trois frères, les Horaces, jurent de vaincre ou de mourir dans la guerre qui les oppose aux Curiaces d'Albe, cité voisine et rivale. Un geste civique et héroïque qui ne peut que les plonger dans le malheur puisque les deux familles sont liées : chaque Curiace et chaque Horace a une femme ou une sœur mariée dans la famille ennemie.

Détails

033. David, 1748-1825

Sacre de l'empereur Napoléon Ier le 2 décembre 1804, vers 1806-1807, toile, 6,21 x 9,79

Notice

David a consacré trois ans à la réalisation de cette immense composition. Commandée par Napoléon Ier et inspirée du Couronnement de Marie de Médicis de Rubens, la toile immortalise le jour du sacre de l'Empereur, le 2 décembre 1804, dans la cathédrale de Paris. Le régime s'est efforcé d'en faire une œuvre de propagande à la gloire de l'Empire même si le trait de David n'est pas dénué d'ironie. Car c'est aussi un impressionnant portrait collectif qui rassemble plus de 150 personnages. Quatre tableaux devaient retracer les épisodes du sacre. Seuls Le Sacre de Napoléon et La Distribution des Aigles, conservé au château Versailles, sont achevés.

Détails

034. Antoine-Jean Gros, 1771-1835

Napoléon sur le champ de bataille d'Eylau (9 février 1807), 1808, toile, 5,21 x 7,84

Notice

Dans Napoléon sur le champ de bataille d'Eylau, Gros, le chantre de l'Empire, apporte à son tableau néo-classique une touche de romantisme : des couleurs expressives, des Détails réalistes, des accessoires exotiques ou pittoresques et le choix de la détresse humaine comme sujet principal de l'œuvre. Sur le champ de cette bataille, difficilement remportée en Pologne contre les Russes et les Prussiens en février 1807, Napoléon arbore un visage pâle qui enthousiasma la génération romantique. Le tableau donne une image dramatique de l'épopée militaire napoléonienne mais présente l'Empereur comme un personnage humain, ému par le carnage et la souffrance des soldats.

Détails

035. Théodore Géricault, 1791-1824

Le Radeau de la Méduse, 1819, toile, 4,91 x 7,16

Notice

Le Radeau de la Méduse est le premier tableau qui reprend sur d'aussi grandes dimensions un fait d'actualité que l'artiste a étudié avec une précision documentaire : le naufrage d'un bateau et le martyre de 146 désespérés entassés sur un radeau pendant 178 jours. Audacieux par son thème mais aussi par sa touche épaisse, ses violents contrastes d'ombres et de lumière et le réalisme des corps, Le Radeau de la Méduse fait scandale au Salon de 1819. Mais en bouleversant ainsi le néo-classicisme* illustré par David, le tableau ouvre la voie à l'avant-garde romantique* et à l'essor de Delacroix, jeune ami du peintre.

Détails

036. Théodore Géricault, 1791-1824

Course de chevaux dit le Derby de 1821 à Epsom, 1821, toile, 0,92 x 1,22

Notice

Dans ce tableau peint lors de son séjour à Londres trois ans avant sa mort, Géricault renoue avec le thème du cheval auquel il voue un véritable amour. Il propose ici une version étrange et personnelle de la course d'Epsom. Dans un paysage où seul un poteau vertical suggère l'épreuve sportive, il joue avec l'horizontalité des corps des quatre animaux. Un ciel bas aux traînées sombres suggère le drame de cette scène d'un réalisme fantastique.

Détails

037. Eugène Delacroix, 1798-1863

Scènes des massacres de Scio, 1824, toile, 4,19 x 3,54

Notice

La répression exercée par les Turcs contre les Grecs, sur l'île de Scio, lors de la guerre d'indépendance en 1822 a soulevé un vif émoi chez les libéraux européens et les romantiques*. Sévèrement critiquée lors du Salon de 1824 pour la modernité de son traitement et de son sujet, Scène des massacres de Scio est un tableau manifeste qui fait de Delacroix le chef de file de l'école romantique. L'artiste y peint un fait contemporain et non pas religieux ou issu de l'Antiquité. L'intensité des couleurs et la liberté de la composition créent un souffle épique et une grande puissance émotive.

Détails

038. Eugène Delacroix, 1798-1863

Mort de Sardanapale, 1827, toile, 3,92 x 4,96

Notice

Le suicide du roi légendaire Sardanapale, qui préfère sacrifier son palais, sa vie et celles de ses serviteurs plutôt que de se rendre à l'ennemi, est le sujet d'un drame de Lord Byron, publié en 1821. Delacroix s'en inspire pour dépeindre l'expression des passions poussées à l'extrême qui caractérise le Romantisme*. Dans un décor oriental et un vertige de couleurs et de courbes, le peintre suggère le massacre, l'affolement, la chaleur du brasier sans avoir besoin de montrer une flamme ou une goutte de sang. La toile la plus lyrique de Delacroix fit scandale au Salon de 1827 pour son image de la cruauté et de la sensualité.

Détails

039. Eugène Delacroix, 1798-1863

La Liberté guidant le peuple (28 juillet 1830), 1830, toile, 2,60 x 3,25

Notice

A la fois réaliste et allégorique, cette œuvre de grand format qui salue la journée du 28 juillet 1830, pendant laquelle le peuple de Paris tente de renverser Charles X et de rétablir la République, symbolise aussi le combat de la génération romantique pour la liberté. L'impétuosité du geste, la recherche de l'intensité de l'instant, le choix audacieux d'un thème d'actualité ont valu au tableau de Delacroix, exposé pour la première fois au Salon de 1831, quelques louanges et beaucoup d'attaques.

Détails

040. Théodore Chassériau, 1819-1856

Esther se parant pour être présentée au roi Assuérus  dit La Toilette d'Esther, 1841, toile, 0,45 x 0,35

Notice

La Toilette d'Esther fait la synthèse entre les deux influences majeures qui ont traversé toute l'œuvre de Chassériau : celle d'Ingres, son maître, dans le personnage principal, Esther, et celle de Delacroix, perceptible dans la présence colorée des deux servantes. Le tableau brosse aussi l'univers orientaliste* cher à de nombreux artistes du XIXe siècle. Il fut exposé sous les louanges au Salon de 1842.

Détails

041. Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1780-1867

La Grande Odalisque, 1814, toile, 0,91 x 1,62

Notice

Le sujet de cette Grande Odalisque, mystérieuse courtisane orientale aux proportions allongées, n'est pas l'Orient. L'ambition d'Ingres, dont la peinture du nu féminin sera au centre de ses travaux toute sa vie durant, est avant tout la recherche de la forme esthétique, de la courbe idéale. Une construction intellectuelle qui donne à ce très célèbre nu au visage énigmatique le charme et la fascination de l'inaccessible.

Détails

042. Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1780-1867

Le Bain turc, 1862, bois, 1,10 x 1,10

Notice

Ingres a 82 ans lorsqu'il peint Le Bain turc, son dernier chef-d'œuvre. Le tableau est l'aboutissement de plus d'un demi-siècle de recherches et d'études de nus et de corps féminins. La toile, d'abord rectangulaire avant d'être transformée en cercle à la manière des "tondi", ces médaillons de la Renaissance italienne, illustre un thème considéré comme scabreux avec une sensualité paisible et pure.

Détails

043. Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1780-1867

Louis-François Bertin  dit Bertin l'Aîné (1766-1841), 1832, toile, 1,16 x 0,95

Notice

Voici le Portrait de Louis-François Bertin, imposant patron du journal des Débats, une des principales gazettes politiques de l'époque, lancée en 1799. A travers lui, Ingres donne une image emblématique de la bourgeoisie du XIXe siècle. C'est une bourgeoisie consciente de sa puissance, qu'il dépeint avec une franchise et un réalisme rappelant les peintres des écoles du Nord. Pour Ingres, cette œuvre marque un retour au portrait, spécialité pour laquelle il est très recherché.

Détails

044. Jean-Baptiste-Camille Corot, 1796-1875

Souvenir de Mortefontaine, 1864, toile, 0,65 x 0,89

Notice

Souvenir de Mortefontaine est sans doute l'œuvre de Corot la plus commentée et la plus reproduite. Le paysage, libéré de sa subordination à la peinture d'histoire est, depuis le romantisme*, un sujet à part entière. Corot en devient le maître. Il y exprime sa sensibilité par rapport à la nature dont il exalte la poésie et la nostalgie. Souvenir de Mortefontaine définit aussi la conception qu'a l'artiste du paysage recomposé : comme l'indique son titre, ce tableau est un souvenir. Il a été esquissé sur place, dans un parc de l'Oise, puis retravaillé en atelier.

Détails

045. Giotto di Bondone, vers 1267-1337

Saint François d'Assise recevant les stigmates, 1300, bois, 3,13 x 1,63

Notice

Ce retable provient de l'église San Francesco de Pise. La scène principale et les trois scènes de la prédelle, réalisées sur le même panneau, relatent quatre épisodes de la vie de saint François, fondateur de l'ordre mendiant des Franciscains. La plus grande des compositions montre un événement capital de la vie du saint : la stigmatisation, c'est à dire le moment où François reçoit du Christ en croix les plaies aux mains et aux pieds de son martyre sur la croix. C'est une des premières fois où un retable montre un épisode de la vie d'un saint et non simplement son effigie au centre du tableau.

Détails

046. Guido di Pietro, dit Fra Angelico, connu en 1417-1455

Le Couronnement de la Vierge, avant 1435, bois, 2,09 x 2,06

Notice

Ce retable, remarquable par l'éclat de l'or et la délicatesse de ses couleurs, était autrefois placé au-dessus de l'autel de l'église San Domenico de Fiesole, près de Florence. A travers le thème religieux traditionnel de la Vierge qui, après sa mort et son Assomption est sacrée reine du ciel par son fils, Fra Angelico utilise ses connaissances de la technique de l'enluminure et de la fresque. Cette œuvre de sensibilité encore médiévale annonce cependant, par ses effets de perspective, les développements de la peinture du XVe siècle, le "quattrocento" italien.

Détails

047. Antonio Puccio, dit Pisanello, avant 1395-1455

Portrait de Ginevra d'Este, vers 1436-1438, bois, 0,43 x 0,30

Notice

Ce portrait, un des très rares tableaux de chevalet de Pisanello, montre une jeune fille au teint d'ivoire qui a été souvent identifiée comme la princesse Ginevra d'Este, la première et malheureuse épouse du terrible Sigismond Malatesta qui la fit empoisonner en 144O alors qu'elle avait 22 ans. Les lignes fluides et délicates du profil, du cou et du vêtement définissent des volumes à peine modelés et détachent la silhouette sur un fond sombre animé de fleurs et de papillons.

Détails

048. Piero della Francesca, vers 1422-1492

Portrait de Sigismond Malatesta, vers 1450, bois, 0,44 x 0,34

Notice

Ce portrait, acquis par le Louvre en 1978, est la seule œuvre de Piero della Francesca conservée dans les musées français. Il représente le condottiere Sigismond Malatesta, seigneur de Rimini. Cultivé, homme de lettres et poète, bien que son nom signifie "mauvaise tête", il fait de la cité de Rimini l'un des foyers culturels les plus actifs d'Italie en y invitant des artistes de renommée internationale comme Brunelleschi, Alberti et Piero della Francesca. On situe l'œuvre vers 145O, c'est à dire au début de la carrière du peintre. Le portrait appartient encore à la tradition gothique du profil qui se détache sur un fond sombre. Mais la traduction de certains détails, l'ombre bleutée de la barbe, les carnations rosées de la chair sont d'influence flamande.

Détails

049. Andrea Mantegna, 1431-1506

Le Calvaire, vers 1456, toile, 0,76 x 0,96

Notice

Le calvaire constitue l'élément central de la prédelle d'un retable de Mantegna. Il représente le Christ en croix, entouré des deux larrons eux aussi crucifiés. Cet ensemble fut commandé vers 1456 par le protonotaire Gregorio Correr pour l'église San Zeno de Vérone. Les panneaux principaux du retable sont restés en place à Vérone. Les deux autres éléments de la prédelle, le Christ au jardin des oliviers et la Résurrection sont aujourd'hui au musée des beaux-arts de Tours.

Détails

050. Paolo Uccello, 1397-1475

La Bataille de San Romano, vers 1455, bois, 1,82 x 3,17

Notice

Ce tableau fait partie d'une série de trois panneaux relatant la bataille de San Romano, bataille qui opposa les Siennois et les Florentins en 1432. La série fut probablement commandée par Côme de Médicis pour décorer une pièce du Palais Médicis de Florence. L'œuvre représente la contre-attaque de Micheletto da Cotignola qui assura la victoire aux Florentins. Les deux autres panneaux sont conservés à la National Gallery de Londres et aux Offices à Florence. Malgré le rôle décoratif de la peinture, c'est une des premières grandes œuvres de la Renaissance où la perspective, c'est-à-dire la traduction par le dessin de la profondeur, joue une très grand rôle.

Détails

051. Antonello da Messina, connu en1456-1479

Portrait d'homme dit Le Condottiere, 1475, bois, 0,36 x 0,30

Notice

On ignore l'identité du modèle qui a été surnommé "le Condottiere", c'est-à-dire chef militaire, probablement en raison de l'expression d'autorité qui se dégage de son visage. Celui-ci, vu de trois-quarts, se détache avec force sur le fond sombre dans lequel semble aussi presque disparaître le vêtement, les cheveux et le bonnet. Cette œuvre réalisée pendant le second séjour vénitien de l'artiste en 1475-1476 montre bien la synthèse accomplie par le peintre entre la technique à l'huile des Flamands et la sobre monumentalité chère aux peintres toscans.

Détails

052. Alessandro Filipepi, dit Botticelli, vers 1445-1510

Vénus et les grâces offrant des présents à une jeune fille, vers 1483, fresque, 2,11 x 2,83

Notice

Cette fresque fut acquise par le Louvre en 1883 après sa découverte dans la villa Lemmi près de Florence où elle décorait une loggia. Probablement réalisée à l'occasion d'un mariage, la composition montre une jeune fille, peut-être la future épouse qui se dirige vers Vénus accompagnée des trois Grâces. Une autre fresque lui fait pendant. Elle représente le jeune homme devant l'ensemble de sept jeunes femmes, à l'orée d'un bois, personnifiant les arts libéraux. Ces deux fresques, aux allégories subtiles qui enchaînent élégamment les courbes, les couleurs claires, la souplesse des figures féminines caractérisent bien l'art de Botticelli et sont typiques du milieu humaniste de la Florence des Médicis.

Détails

053. Domenico Ghirlandajo, 1449-1494

Portrait d'un vieillard et d'un jeune garçon, vers 1488, bois, 0,62 x 0,46

Notice

Ce double portrait doit sa popularité à l'expression de simple tendresse qui unit les deux personnages, probablement le grand-père et son petit-fils. Il présente un contraste saisissant entre la finesse et la pureté du jeune visage confiant, et les atteintes portées par l'âge à l'homme d'expérience, avec ses cheveux blancs, ses rides et son étonnant nez bourgeonnant.

Détails

054. Vittore Carpaccio, vers 1450/1454-1525/1526

La Prédication de saint Etienne à Jérusalem, vers 1514, toile, 1,48 x 1,94

Notice

Les six scènes de la Vie de saint Etienne furent peintes par Carpaccio vers la fin de sa carrière entre 1511 et 1515 pour la Scuola dei Lanieri, une confrérie religieuse créée par des artisans, à San Stefano. La Prédication de saint Etienne est le deuxième épisode de la série. L'artiste montre Etienne prêchant dans une Jérusalem fantaisiste bâtie de monuments évoquant à la fois l'ancienne Rome et Constantinople.

Détails

055. Léonard de Vinci, 1452-1519

Portrait de Monna Lisa dite la Joconde, 1503-1506, bois, 0,77 x 0,53

Notice

De nombreuses hypothèses ont été émises à propos de l'identité de ce modèle au mystérieux sourire. Il s'agit très probablement de Monna Lisa, alors âgée d'une vingtaine d'années, épouse de Francesco Giocondo, un notable florentin. Ce tableau a été exécuté pendant le second séjour de Léonard à Florence entre 15OO et 15O6 pour le mari de la Joconde ou, comme certains l'ont suggéré, pour Julien de Médicis, amant supposé de Monna Lisa. Le tableau a depuis fasciné et a inspiré de très nombreux artistes. Il a pris valeur de type idéal et représente le symbole de l'harmonie de l'être humain et de la nature.

Détails

056. Léonard de Vinci, 1452-1519

La Vierge l'enfant Jésus et sainte Anne, 1509, bois, 1,68 x 1,30

Notice

Le tableau illustre un thème rare datant du Moyen Age : celui de la Vierge tenant elle-même l'Enfant, assise sur les genoux de sainte Anne, sa mère. Il s'agit d'une des œuvres que Léonard a le plus longuement élaborée puisqu'il exécuta pour elle de nombreux dessins. Le tableau du Louvre, peint vers 151O à la fin du second séjour de l'artiste à Milan est demeuré en partie inachevé (notamment la figure de la Vierge).

Détails

057. Raffaello Santi, dit Raphaël, 1483-1520

La Vierge à l'Enfant avec le petit saint Jean-Baptiste dite La Belle Jardinière, 1507, bois, 1,22 x 0,80

Notice

Ce chef-d'œuvre de la période florentine de Raphaël, qui illustre les vertus maternelles de la Vierge, fut peint en 15O7 ou 15O8, peu avant le départ de l'artiste pour Rome. Le groupement des figures disposées en triangle montre bien la profonde influence qu'a exercée sur lui Léonard de Vinci. Le titre paraît remonter au XVIIe siècle et signifie que les personnages vêtus avec simplicité sont installés dans un paysage. L'équilibre des formes, l'éclat du coloris et la délicatesse rayonnante du tableau marquèrent la peinture européenne jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Détails

058. Raffaello Santi, dit Raphaël, 1483-1520

Portrait de Balthazar Castiglione (1478-1529), 1514-1515, toile, 0,82 x 0,67

Notice

Raphaël peignit ce portrait pendant un séjour de Balthazar Castiglione à Rome. Il s'agit de l'ambassadeur de la cour d'Urbin auprès du pape. La toile connut un énorme succès et l'œuvre sera plus tard copiée par Rubens, Rembrandt et Delacroix. Castiglione, également écrivain, était l'ami de Raphaël qu'il avait connu tout jeune à la cour d'Urbin et avec lequel il entretenait une correspondance. Les deux hommes, passionnés par l'art et la littérature de l'antiquité partageaient un même idéal d'harmonie et d'équilibre.

Détails

059. Andrea del Sarto, 1486-1530

La Charité, 1518, toile, 1,85 x 1,37

Notice

La Charité est le seul tableau conservé du séjour d'Andrea del Sarto en France où il avait été appelé par François Ier en 1518. Il représente une des trois vertus théologales : la Charité, parfois représentée avec ses deux sœurs, la Foi et l'Espérance. La Charité symbolise l'amour divin. Elle est figurée par une jeune femme entourée d'enfants qu'elle protège.

Détails

060. Tiziano Vecellio, dit Le Titien, 1488/89-1576

L'Homme au gant, 1523, toile, 1,00 x 0,89

Notice

Dans les collections royales depuis le XVIIe siècle, ce portrait de jeune homme pourrait représenter Ferdinand de Gonzague, le jeune frère du marquis de Mantoue. Sobrement vêtu, dans une attitude qui semble saisie sur le vif, il se détache sur un fond neutre et sombre sans effet de lumière, ce qui met en évidence les éléments importants du portrait : le visage et les mains. Son intensité et sa ferveur nouvelles annoncent le Romantisme.

Détails

061. Tiziano Vecellio, dit Le Titien, 1488/89-1576

Le Concert champêtre, vers 1510, toile, 1,05 x 1,37

Notice

Le sujet du tableau qui réunit dans un paysage bucolique deux musiciens et deux jeunes femmes nues a fait couler beaucoup d'encre, sans que l'on puisse vraiment lever le mystère. S'agit-il d'un concours musical entre deux jeunes gens, un berger et un seigneur ? On a souvent dit que les deux femmes dont l'une puise de l'eau à la fontaine et l'autre tient une flûte, étaient invisibles à leurs yeux. La qualité de la lumière, celle d'une fin d'après-midi d'été, la somptuosité des couleurs chaudes, le mystère même de son sujet en font un chef-d'œuvre de poésie.

Détails

062. Antonio Allegri, dit Le Corrège, 1489-1534

Vénus, satyre et Cupidon, vers 1525, toile, 1,88 x 1,25

Notice

On a longtemps cru que la toile représentait Antiope, princesse séduite pendant son sommeil par Jupiter qui avait pris la forme d'un satyre. Il montre en réalité Vénus, déesse de l'Amour, accompagnée de Cupidon, surpris pendant leur repos par un satyre qui les contemple. Le tableau peut avoir constitué un pendant de l'Education de l'Amour actuellement à la National Gallery de Londres. Peinte vers 1529-153O pour Frédéric II de Gonzague, duc de Mantoue, la toile passe dans les collections de Charles Ier d'Angleterre, puis dans celles de Mazarin et fut acquise des héritiers de celui-ci par Louis XIV.

Détails

063. Paolo Caliari, dit Le Véronèse, 1528-1588

Les Noces de Cana, 1562-1563, toile, 6,66 x 9,90

Notice

Peint pour le mur du fond du réfectoire du couvent des moines bénédictins de San Giorgio Maggiore, à Venise, l'immense tableau couvre près de 7O m2 et montre 132 figures ! C'est la plus ambitieuse entreprise de Véronèse pour traiter un épisode de la Bible au milieu du faste et de l'apparat de la Venise de son temps. Le miracle des Noces de Cana, relaté dans l'Evangile de Saint Jean, constitue le premier épisode de la vie publique du Christ. Invité avec sa mère, la Vierge Marie, à un repas de noces à Cana, en Galilée, au moment où le vin manque, Jésus change l'eau en vin. L'événement est considéré comme la préfiguration de la Cène, où le Christ instituera l'Eucharistie.

Détails

064. Jacopo Robusti, dit Le Tintoret, 1518-1594

Le Paradis, vers 1578-1579, toile, 1,43 x 3,62

Notice

Il s'agit de l'esquisse de l'immense peinture de 22 mètres de long du Palais des Doges de Venise peinte en grande partie par les élèves du Tintoret. En 1578, après l'incendie de la Salle du Grand Conseil du Palais ducal de Venise, un concours fut ouvert, sur le thème du Paradis, pour décorer le mur du fond de la nouvelle salle. Ce concours fut remporté par Véronèse* dont l'esquisse est au musée de Lille et Jacopo Bassano, qui devait aussi travailler à ce chantier. Mais ni l'un ni l'autre ne se mirent au travail. A la mort de Véronèse* en 1588, c'est donc le Tintoret qui remporta le nouveau concours avec cette esquisse du Louvre.

Détails

065. Michelangelo Merisi, dit Le Caravage, vers 1571-1610

La Diseuse de bonne aventure, vers 1594-1595, toile, 0,99 x 1,31

Notice

Cadeau du prince romain Camillo Pamphili à Louis XIV en 1665, la Diseuse de bonne aventure est un chef-d'œuvre de la première manière du Caravage à un moment où il utilise des couleurs claires et lumineuses. Le goût des sujets empruntés directement à la réalité populaire fit la réputation du peintre et souvent choqua. Le tableau montre, traité avec réalisme, un tout jeune homme de la bonne société qui tend la main à une jeune bohémienne pour qu'elle lui prédise son avenir.

Détails

066. Annibal Carrache, 1560-1609

La Pêche, avant 1595, toile, 1,36 x 2,53

Notice

Cette œuvre et son pendant, La Chasse, ont été offerts en 16O5 par le Prince Camillo Pamphili à Louis XIV, en même temps que la Diseuse de bonne aventure du Caravage. La Pêche et La Chasse ont été exécutées à Bologne avant le départ d'Annibal Carrache pour Rome. La veine réaliste dominait alors la peinture bolonaise. La présence d'éléments naturalistes rapproche ces paysages des tableaux vénitiens du XVIe siècle. Pourtant, Carrache peint ici une œuvre à l'origine d'une grande tradition, celle du paysage composé. Au lieu de copier directement la nature, il organise les différents éléments de façon rigoureuse et réfléchie, comme le feront après lui Dominiquin et Poussin.

Détails

067. Guido Reni, 1573-1642

Déjanire enlevée par le centaure Nessus, 1620-1621, toile, 2,39 x 1,93

Notice

Cette œuvre fait partie d'une série de quatre tableaux sur la vie d'Hercule exécutés entre 1617 et 1621 pour le duc de Mantoue. Elle suivit un parcours prestigieux. Elle a été vendue à Charles Ier, roi d'Angleterre, puis achetée par le banquier de Cologne Jabach et enfin acquise pour les collections royales. Reni représente ici l'épisode où le centaure Nessus, sous prétexte d'aider Déjanire, seconde épouse d'Hercule, à traverser le fleuve, en profite pour l'enlever. Caractéristique de l'esprit baroque de Reni, cette œuvre eut une grande importance pour la peinture et la sculpture des XVIIe et XVIIIe siècles.

Détails

068. Gian Domenico Tiepolo, 1727-1804

Scène de carnaval ou Le Menuet, 1750, toile, 0,80 x 1,10

Notice

Dans cette œuvre de jeunesse, Gian Domenico Tiepolo s'inspire du style de son père Giambattista dont il fut l'élève et le collaborateur. Le tableau montre une scène de danse sur une place de Venise, au moment du carnaval, dans un style brillant, alerte et coloré. Un couple, au centre, est contemplé par une assemblée de personnages assis qui conversent.

Détails

069. Francesco Guardi, 1712-1793

Le Départ du Bucentaure vers le Lido de Venise le jour de l'Ascension, 1766, toile, 0,66 x 1,01

Notice

Ce tableau fait partie de la série des Fêtes vénitiennes qui comprenait douze tableaux peints par Guardi entre 1766 et 177O et représentait les cérémonies du couronnement du doge Alvise Mocenigo en 1763. Ici, Guardi représente la plus attendue des cérémonies, c'est-à-dire la fête qui commémore les noces de Venise et de la mer. L'exécution légère, à la pointe du pinceau, le charme des couleurs sont bien caractéristiques de l'artiste. La série, après avoir été dispersée entre différents musées de province, est maintenant pratiquement entièrement conservée au Louvre qui possède 1O œuvres sur 12.

Détails

070. Jan Van Eyck, vers 1385/1390-1441

La Vierge du chancelier Rolin, vers 1435, bois, 0,66 x 0,62

Notice

Ce tableau de Van Eyck a été saisi à la Révolution dans la collégiale d'Autun, en Bourgogne. Il met en scène le chancelier Rolin, haut dignitaire à la cour de Bourgogne et commanditaire du tableau. Il se tient en prière devant la Vierge tenant l'Enfant, qui le bénit. Les figures sont disposées dans une loggia romane dont les chapiteaux sont sculptés de scènes de l'Ancien Testament. L'emploi de la peinture à l'huile permet, à côté d'une grande finesse dans le détail, une traduction délicate des matériaux : les différents tissus, les bijoux, les fourrures, le verre, les minéraux ou les plantes. Une lumière chaude et transparente donne son unité à l'ensemble.

Détails

071. Hans Memling, vers 1435-1494

Portrait d'une femme âgée, 1470, bois, 0,35 x 0,29

Notice

Ce portrait de femme par Memling faisait partie d'un tableau plus large montrant aussi, à gauche, l'époux du modèle qui se trouve au musée de Berlin. Le paysage du fond se poursuit exactement d'un tableau à l'autre. Telle que, pourtant, la peinture est parfaitement équilibrée. Le cadrage serré, l'intérêt porté sur le visage légèrement de trois-quarts, la présence du paysage, sont des traits bien caractéristiques de la peinture flamande de la deuxième moitié du XVe siècle.

Détails

072. Quentin Metsys, 1465/66-1530

Le Prêteur et sa femme, 1514, bois, 0,70 x 0,67

Notice

Ce prêteur et sa femme est l'une des plus anciennes "scènes de genre" de l'histoire de la peinture. Mais l'œuvre a également une intention moralisante car l'ancien cadre portait cette inscription : "que la balance soit juste et les poids égaux". La balance, instrument de travail de ce couple d'usurier mais aussi symbole de justice, fait allusion au jugement dernier. Le style de Metsys, avec ses nombreuses natures mortes et notamment le miroir placé au premier plan rappelle l'art de Van Eyck.

Détails

073. Pieter Brueghel, dit Le Vieux, vers 1525-1569

Les Mendiants, 1568, bois, 0,18 x 0,21

Notice

Ce minuscule tableau, le seul Brueghel le Vieux conservé au Louvre, est l'un des derniers de l'artiste. Son sujet a été très controversé : ces mendiants estropiés représentent-ils les différentes classes de la société, ou une satire contre la domination espagnole ou encore partent-ils pour le carnaval ? Les poses contorsionnées, les mouvements saisis avec justesse montrent le sens d'observation aigu du peintre et donnent une vision sarcastique de la condition humaine.

Détails

074. Petrus-Paulus Rubens, 1577-1640

Henri IV reçoit le portrait de Marie de Médicis, 1621-1625, toile, 3,94 x 2,95

Notice

La série des vingt-quatre tableaux illustrant la Vie de Marie de Médicis, reine de France, épouse de Henri IV et mère de Louis XIII, fut commandée par la souveraine à Rubens pour une galerie de son palais du Luxembourg à Paris. L'artiste les peint entre 1621 et 1625. Dispersées à la fin du XVIIIe siècle, les toiles se trouvent toutes réunies aujourd'hui au Louvre. La vie de la souveraine est contée sur le mode allégorique, des représentations mythiques côtoyant les personnages historiques : leurs formes sont pleines et énergiques, leurs expressions paisibles et florissantes. Les couleurs chaudes dominent la gamme colorée claire et brillante.

Détails

075. Petrus-Paulus Rubens, 1577-1640

La Kermesse, vers 1635-1638, bois, 1,49 x 2,61

Notice

Cette œuvre typiquement baroque de la fin de la carrière de Rubens, fut acquise au marquis de Hauterive pour Louis XIV à une époque où le goût pour la couleur des Flamands commençait à intéresser les peintres français contemporains. Il s'agit d'une fête villageoise, un de ses tableaux les plus mouvementés et sensuels, d'une énergie sans pareil. Les corps s'enchaînent et se nouent dans une sorte de tourbillon qui se dissipe dans le lointain.

Détails

076. Jacob Jordaens, 1593-1678

Les Quatre Evangélistes, 1625, toile, 1,34 x 1,18

Notice

La représentation des quatre auteurs des Evangiles est fréquente depuis le Moyen Age. Ici, Jean, Mathieu, Luc et Marc sont dépeints par Jordaens comme des personnages populaires, sans souci d'idéalisation et sans les animaux qui permettent, selon la tradition médiévale, de les identifier. Les trois évangélistes âgés entourent Jean, le plus jeune, drapé de blanc et tous se penchent vers le livre sacré, l'Evangile. Le contraste entre les âges de la vie est cher aux peintres travaillant dans l'esprit du Caravage.

Détails

077. David II Téniers, dit Le Jeune, 1610-1690

Fête villageoise avec couple aristocratique, 1652, toile, 0,80 x 1,09

Notice

Les sujets paysans sont fréquents dans la peinture de Teniers, dans la tradition de l'art de Brueghel l'Ancien et de Brouwer. Cette veine rustique et réaliste connut un grand succès pour son pittoresque et son traitement minutieux. Ici, l'artiste, au sommet de sa carrière, dans ce vaste paysage animé, se montre sensible à l'influence de Rubens par son goût des couleurs chaudes et la vie qui anime les figures.

Détails

078. Antoon Van Dyck, 1599-1641

Charles Ier roi d'Angleterre (1600-1649) à la chasse, vers 1635, toile, 2,66 x 2,07

Notice

Van Dyck fut le peintre ordinaire de Charles Ier, roi d'Angleterre et collectionneur averti. Le peintre réalise des portraits de l'aristocratie britannique et exécute de nombreuses effigies du roi et de la famille royale. Ici, il représente le roi âgé d'environ trente-cinq ans, élégamment mais simplement vêtu, comme un gentilhomme revenant de la chasse. Ce type de portrait cultivant à la fois la nonchalance et la distinction, qui intègre la figure dans un paysage boisé, séduisirent l'aristocratie britannique et inspirèrent les peintres anglais jusqu'au XIXe siècle.

Détails

079. Jérôme van Aken, dit Jérôme Bosch, vers 1450-1516

La Nef des fous, vers 1500, bois, 0,58 x 0,32

Notice

Jérôme Bosch illustre ici un thème qui lui est cher : la folie humaine qui néglige l'enseignement du Christ. Beaucoup d'interprétations du tableau ont été données : satire des mœurs dissolues du clergé, allégorie de l'humanité qui va à sa perte, blâme de la gloutonnerie et de l'ivrognerie. L'artiste associe figures réalistes pittoresques et créatures imaginaires et diaboliques. Son dessin incisif est lisible à travers les minces couches de peinture à l'huile.

Détails

080. Frans Hals, vers 1581/85-1666

La Bohémienne, vers 1628-1630, bois, 0,58 x 0,52

Notice

Le tableau appartient à une série de figures populaires peintes par Frans Hals dans les années 162O, dont fait partie aussi Le Bouffon, également au Louvre. Ces œuvres sont exécutées dans l'esprit réaliste des imitateurs de Caravage. Mais les couleurs claires et lumineuses où dominent les tons chauds et la touche enlevée sont caractéristiques de l'art de Frans Hals, très admiré par des peintres de la génération de Manet au XIXe siècle.

Détails

081. Jan Davidsz de Heem, 1606-1683/84

Un Dessert, 1640, toile, 1,49 x 2,03

Notice

Cette nature morte faisait partie de la collection de Louis XIV. Elle est typique de la manière ample et fastueuse de certains peintres hollandais en contact avec les Flamands comme de Heem. La scène du tableau se situe dans le cadre d'un palais. Tous les objets sont peut-être une allusion aux cinq sens : les fruits et les mets pour le goût, les objets précieux pour la vue, les fruits et les plantes pour l'odorat, les instruments de musique pour l'ouïe et les étoffes pour le toucher.

Détails

082. Harmensz van Rijn, Rembrandt, 1606-1669

Bethsabée au bain, 1654, toile, 1,42 x 1,42

Notice

Rembrandt illustre ici un épisode biblique. C'est le moment où Bethsabée, femme d'Urie, reçoit une lettre du roi d'Israël, David, qui la convie un soir dans son palais. Dans ce nu féminin, rare dans l'œuvre de Rembrandt, on s'accorde à reconnaître sa maîtresse avec qui il vivait depuis plusieurs années et qui lui donna un fils, Titus. Dans cette œuvre datant de sa maturité, Rembrandt élimine tout détail anecdotique : on se concentre sur l'attitude résignée de Bethsabée.

Détails

083. Joachim Wtewael, 1556-1638

Persée secourant Andromède, 1611, toile, 1,80 x 1,50

Notice

Andromède, qui a prétendu rivaliser en beauté avec les nymphes de la Méditerranée, les Néréides, a été attachée sur un rocher pour être livrée à un monstre marin. Persée vient la délivrer sur son cheval Pégase. Le sujet, tiré des Métamorphoses d'Ovide, connut un immense succès auprès des peintres maniéristes. Wtewael réunit ici trois genres picturaux en un seul tableau : le nu féminin, le paysage de l'arrière plan et le morceau de nature morte de coquillages au premier plan. Amoncellement d'éléments, lignes courbes et sinueuses, coloris irréaliste avec des dominantes de roses, de bleutés et de nacrés caractérisent le mouvement maniériste.

Détails

084. Harmensz van Rijn, Rembrandt, 1606-1669

Le Bœuf écorché, 1655, bois, 0,94 X 0,69

Notice

Peintre d'histoire, portraitiste et paysagiste, Rembrandt ne s'est pas spécialisé dans un genre comme les autres peintres néerlandais. Il a même peint des natures mortes comme ce bœuf écorché. Il s'agit d'un thème fréquent dans la peinture hollandaise depuis le XVIe siècle. Au-delà de la description réaliste, Rembrandt réalise un morceau de peinture d'une grande liberté de couleur et de matière, qui sera très admiré au XIXe siècle et qui inspirera certains artistes du XXe siècle, comme Soutine.

Détails

085. Pieter de Hooch, 1629-1684

La Buveuse, 1658, toile, 0,69 x 0,60

Notice

Cette scène d'intérieur, peinte à Delft et qui annonce Vermeer contient une signification morale. A travers une courtisane, une entremetteuse et deux clients dans une maison de rendez-vous, le tableau condamne les vains plaisirs des sens comme ceux du tabac et du vin.

Détails

086. Jacob van Ruisdael, 1628/29-1682

Le Coup de soleil, vers 1660, toile, 0,83 x 0,99

Notice

Ce vaste paysage de Ruisdael a été acquis sous Louis XVI à une époque où se constitue la collection de peinture hollandaise. Pour peindre cette vue imaginaire, Ruisdael s'inspire d'éléments réels qu'il associe : un moulin à vent, les ruines du château de Bréderode près de Haarlem, les collines de Gueldre et des confins rhénans. On a vu dans ce tableau grandiose, méditation picturale sur l'espace, une représentation de l'univers tout entier avec la plaine, les montagnes, la rivière, le château et l'église.

Détails

087. Johannes Vermeer, 1632-1675

La Dentellière, 1665, toile, 0,24 x 0,21

Notice

Vermeer fut tiré de l'oubli par la critique du XIXe siècle. C'est peu après que le Louvre acquiert ce minuscule chef-d'œuvre représentant une jeune femme à l'ouvrage. Typique de l'artiste par sa lumière claire, l'association du jaune et du bleu, il frappe à la fois par son réalisme, avec le coussin et les fils vus au premier plan, et par la rigueur et l'équilibre de la construction selon un schéma pyramidal. La lumière découpe des formes nettes, mais délicatement fondues et détache la figure devant un fond clair, uniforme mais lumineux.

Détails

088. Maître de Saint-Barthélemy, vers 1480-1510

La Descente de Croix, vers 1480, bois, 2,27 x 2,10

Notice

Ce grand retable, localisé à Paris dès le XVIe siècle a peut-être été peint pour une communauté de moines de saint Antoine car le bâton de saint Antoine et sa clochette ornent le cadre simulé. Le maître de saint Barthélémy donne ici une interprétation pathétique de la très célèbre Descente de croix de Rogier van der Weyden, exécutée vers 1435 et aujourd'hui au Prado à Madrid. De ce dernier, le Maître de saint Barthélemy reprend l'idée de disposer des figures grandeur nature qui se détachent comme des sculptures peintes sur un fond d'or.

Détails

089. Albrecht Dürer, 1471-1528

Portrait de l'artiste tenant un chardon, 1493, parchemin collé sur toile, 0,56 x 0,44

Notice

Dürer s'est représenté ici à l'âge de vingt-deux ans, vu à mi-corps, sur un fond sombre, dans un style anguleux et précis proche de celui de ses dessins. Il s'agit du premier de ses trois autoportraits, avant celui du Prado de Madrid daté de1498 et celui de la Pinacothèque de Munich, daté lui de 15OO. Dürer est un des premiers artistes à attacher une importance à la représentation de ses propres traits.

Détails

090. Lucas Cranach, l'Ancien, 1472-1553

Vénus debout dans un paysage, 1529, bois, 0,38 x 0,25

Notice

Cette Vénus, déesse de l'Amour dans la mythologie grecque et romaine, est particulièrement représentative du style raffiné et précieux de Cranach, peintre des princes de Saxe et des milieux de la Réforme. Cranach fut aussi auteur de portraits, de scènes religieuses et mythologiques où il se démarque du goût de l'antique de la Renaissance italienne.

Détails

091. Hans Holbein, 1497-1543

Érasme (1467-1536) écrivant, 1523, bois, 0,42 x 0,32

Notice

Erasme, le célèbre écrivain et théologien humaniste a posé devant les plus grands artistes de son temps, Quentin Metsys, Dürer ou Holbein, ce dernier ayant peint son portrait à plusieurs reprises. Vu ici de profil, Erasme apparaît dans l'attitude, chère à la Renaissance, de l'homme d'étude méditant dans son cabinet de travail. Toute l'attention est attirée sur son visage finement modelé et sur ses mains qui se détachent sur la feuille blanche.

Détails

092. Domenicus Theotocopoulos, Le Greco, 1541-1614

Le Christ en croix adoré par deux donateurs, vers 1585-1590, toile, 2,60 x 1,71

Notice

Ce Christ en croix qui provient de l'église des religieuses de l'ordre de saint Jérôme à Tolède a appartenu au roi Louis-Philippe et est l'un des plus anciens exemples d'un sujet traité avec prédilection par Le Greco. Les formes étirées et tourmentées, le ciel d'orage, l'éclairage lunaire contribuent au sentiment d'étrangeté de la scène. La sobriété de la gamme colorée est frappante : gris, bleu, noir et blanc. Les costumes des deux donateurs présentent un parti pris de contraste inversé : vêtement noir, col blanc, pour l'un ; vêtement blanc, col noir pour l'autre.

Détails

093. Francisco de Zurbaran, 1598-1664

L'Exposition du corps de saint Bonaventure, 1629, toile, 2,45 x 2,20

Notice

En 1628/1629, Zurbaran est chargé de compléter un ensemble de tableaux sur la vie de saint Bonaventure, commencé par son aîné Herrera le Vieux, qui avait réalisé quatre toiles sur la jeunesse du saint. Deux des quatre tableaux consacrés par Zurbaran à la maturité de la vie du saint sont aujourd'hui au Louvre. Cette toile illustre le dernier épisode de l'histoire de Bonaventure, l'hommage funèbre rendu au saint franciscain lors du concile de Lyon en 1272.

Détails

094. Jusepe de Ribera, 1591-1652

Le Pied-Bot, 1642, toile, 1,64 x 0,93

Notice

Ribera représente ici un jeune mendiant, infirme qui souffre d'une difformité du pied, le pied-bot. L'enfant âgé d'une douzaine d'années, campé avec la fierté d'un jeune seigneur, porte sa béquille sur l'épaule à la manière d'un fusil. Cet attrait pour les représentations cruelles de personnages difformes ou presque monstrueux est bien caractéristique du goût des peintres espagnols influencés par le réalisme du Caravage.

Détails

095. Bartolomé Esteban Murillo, 1618-1682

Le Jeune Mendiant, vers 1650, toile, 1,34 x 1,00

Notice

Murillo exécute ici l'une de ses premières scènes de genre, type de tableaux qu'il reprendra et transformera tout au long de sa carrière. Avec son sujet populaire, l'intérêt porté à la lumière, la gamme colorée restreinte, la touche épaisse et riche, cette toile est considérée comme une œuvre capitale du réalisme à Séville. Elle va susciter l'admiration des peintres français du XIXe siècle, Courbet, Manet et Cézanne.

Détails

096. Franscico José Goya y Lucientes, 1746-1828

La Comtesse del Carpio marquise de la Solana (1757-1795), 1793, toile, 1,81 x 1,22

Notice

Ce portrait représente Maria Rita Barranechea y Morante, qui épousa le comte del Carpio en 1775. On l'appelle souvent Portrait de la Marquise de la Solana, titre qu'elle a reçu en 1795. Avant de mourir d'une longue maladie, elle commande son portrait à l'artiste pour que sa fille unique conserve son image. Les portraits de femme en pied qui se détachent sur un fond neutre peints par Goya marqueront l'art de peintres français comme Manet.

Détails

097. Thomas Gainsborough, 1727-1788

Conversation dans un parc, vers 1746-1747, toile, 0,73 x 0,68

Notice

Ce couple de jeunes gens élégants, assis et conversant dans un parc, pourrait représenter Gainsborough lui-même et sa jeune femme, Margaret, l'année de leur mariage. Le tableau est peint au tout début de la carrière de l'artiste, vers 1746, au moment où il est très influencé par la peinture française contemporaine. Le tableau se situe à mi-chemin entre le portrait, la scène de genre et le paysage et se rattache à un genre bien particulier à la peinture anglaise, la "conversation piece", qui met en scène des personnages discutant entre eux dans leur cadre de vie.

Détails

098. Johann Heinrich Füssli, 1741-1825

Lady Macbeth somnambule, 1784, toile, 2,21 x 1,60

Notice

Le tableau montre une scène fameuse du Macbeth de Shakespeare pendant laquelle Lady Macbeth, somnambule, brandit un flambeau, les yeux ouverts devant un médecin et une femme à l'arrière plan. La toile violente, hallucinée, avec des poses raides et des mouvements saccadées dans un éclairage étrange presque lunaire est typique de la manière antiréaliste, d'esprit préromantique de Füssli.

Détails

La torche dont la flamme s'incline dramatise la scène et intensifie l'expression inquiétante de Lady Macbeth.

099. Sir Joshua Reynolds, 1723-1792

Master Hare, 1788-1789, toile, 0,77 x 0,63

Notice

Ce petit garçon âgé de deux ans est le jeune Francis Hare, peint en 1788 par Reynolds à la demande de la tante de l'enfant, Anna Jones. Le titre Master est employé pour désigner familièrement les jeunes garçons de l'aristocratie. Le tableau est vite devenu l'une des œuvres les plus populaires de la peinture anglaise.

Détails

100. Joseph Mallord William Turner, 1775-1851

Paysage avec une rivière et une baie dans le lointain, vers 1845, toile, 0,93 x 1,23

Notice

Cette toile acquise par le Louvre en 1967 appartient à un groupe de tableaux peints par Turner à la fin de sa vie. Ces œuvres inachevées, probablement volontairement, sont demeurées dans son atelier jusqu'à sa mort. Elles ont été remises à l'honneur par la critique dans la seconde moitié du XXe siècle qui y a décelé l'annonce de certaines audaces de la peinture informelle contemporaine comme celle du peintre américain Rothko.

Détails

101. Jean Malouel , ? - 1415

La Grande Pietà ronde, vers 1400, D. 0,645  m (surface peinte 0,520 m), Huile sur bois

Notice

Soutenu par Dieu le Père et la Vierge, le Christ mort est pleuré par saint Jean et les anges.

Dans cette œuvre peinte vers 1400 pour les riches ducs de Bourgogne, l'artiste a cherché à représenter le corps humain et l'expression des sentiments de manière réaliste.

C'est autour de Dijon que s'exerce à cette époque un style franco-flamand : français, par l'influence de l'école de Paris, issue des miniatures gothiques où, dans le personnage du Christ, douceur et apaisement se mêlent à l'élégance du dessin, flamand grâce à l'ampleur des personnages et au caractère pathétique des gestes de saint Jean et des anges.

Détails

102. Camille Corot , 1796 -1875

La Femme à la perle, 1860, H. 0,70 m ; L. 0,55 m, Huile sur toile

Notice

Les historiens s'attachent à voir dans ce tableau une figure idéale proche de l'allégorie plutôt qu'un portrait.

Ce point de vue s'appuie sur l'analyse de l'attitude de la jeune femme et de son habit.

La pose du modèle est inspirée de tableaux de la Renaissance, comme la Joconde de Léonard de Vinci, ou La Belle Ferronnière de Raphaël.

Corot avait l'habitude de se procurer des costumes régionaux d'Italie pour habiller ces modèles. Il composait ainsi un type de beauté en dehors des critères de la mode de l'époque et de tout contexte historique, tout en conservant une modernité à son sujet.

Détails

103. Louis David , 1748 - 1825

Madame Récamier, 1800 , H. 1,74 m ; L. 2,44 m, Huile sur toile

Notice

A demi étendue sur une méridienne, Madame Récamier se retourne et fixe le spectateur d'un regard lointain, presque indifférent. L'expression absente de la jeune femme accuse la distance que David met entre son chevalet et son modèle. L'espace apparaît nettement autour d'elle, les murs se distinguent du sol, le mobilier projette de fortes ombres. L'œuvre se révèle d'un dépouillement extrême et laisse percer l'élégance du modèle. De ce portrait inachevé naît une image, une vision de la beauté féminine bien plus que la représentation d'une femme dans son individualité.

Détails

104. Eugène Delacroix , 1798 - 1863

Femmes d'Alger dans leur appartement, 1834, H. 1,80 m ; L. 2,29 m , Huile sur toile

Notice

Femmes d'Alger dans leur appartement est la première grande œuvre de Delacroix inspirée par son voyage au Maroc. Elle marque le début de l'influence de l'Orient sur son œuvre qui perdure jusqu'à la mort de l'artiste en 1863.

Delacroix pénètre ici dans l'intimité d'une maison d'Alger comme il eut l'occasion de le faire lors de son séjour en 1832.

Détails

105. Théodore Géricault , 1791 - 1824

La Folle monomane du jeu, 1819-1824, H. 0,770 m ; L. 0,645 m, Huile sur toile

Notice

La monomanie désigne une folie qui se fixe sur un thème ou un point. Le terme fut inventé par Esquirol, thérapeute et réformateur de l'asile, exerçant à la Salpêtrière.

Frappé par le traitement qui était réservé aux fous, Géricault plaide en faveur des malades, qu'il représente comme des victimes.

Cette femme, voûtée par le poids de sa folie, relève la tête telle une condamnée qui ne peut se défendre. Ne l'aidant plus à communiquer, ses cinq sens l'ont abandonné à sa solitude, l'enfermant dans sa détresse. Dans cette silencieuse communion du regard, cette étonnante simplicité, cette insoutenable vérité, Géricault nous livre l'image noire d'une vision spécifique du monde.

Détails

106. Antoine-Jean Gros , 1771 - 1835

Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa (11 mars 1799), 1804, H. 5,23 m ; L. 7,15 m, Huile sur toile

Notice

Le 11 mars 1799, Bonaparte, alors en Syrie, visite ses troupes atteintes de la peste. En 1804, il demande à Gros d'immortaliser cet épisode de la campagne d'Égypte.

L'artiste utilise les couleurs et la lumière de l'Orient pour une glorification du commanditaire. Tout se concentre autour de la personne du général. Les foulards, les turbans et les autres vêtements rouges, placés autour de lui, rappellent son uniforme très soigneusement dessiné. La lumière qui tombe directement sur lui, tous les yeux qui le regardent, l'attitude révulsée de l'aide de camp, le malade accroupi qui tente, en vain, de se relever, exaltent son geste courageux et compatissant.

Détails

107. Jean-Auguste-Dominique Ingres , 1780 - 1867

La Baigneuse, dite Baigneuse Valpinçon, 1808, H. 1,460 m ; L. 0,975 m, Huile sur toile

Notice

Ingres peint La Baigneuse " Valpinçon ", du nom du collectionneur qui posséda ce tableau longtemps, alors qu'il est pensionnaire à la villa Medicis à Rome.

La vue de dos, pose originale, offre au peintre une large surface où il traite avec subtilité un dégradé de lumière suivant des courbes souples et élancées.

Détails

108. Corneille de Lyon, vers 1500 - vers1575

Pierre Aymeric, 1534, H. 0,165 m ; L. 0,140 m, Huile sur bois

Notice

Grâce à une inscription de la main du modèle, au revers du tableau, on sait que ce portrait est celui de Pierre Aymeric, peint à Lyon en 1534.

Ce jeune marchand de Saint Flour, âgé comme l'artiste d'environ 25 ans deviendra vingt ans plus tard, consul de la Ville de Lyon. Caractéristique de la production de l'artiste, ce tout petit tableau sur bois, large de 16 cm est comme un portrait d'identité intime, facile à transporter.

Selon une habitude du peintre, le modèle est placé sur un fond vert sombre. Par la minutie de l'exécution, l'artiste à su traduire, avec subtilité, l'état psychologique de ce brillant jeune homme, enclin à une triste mélancolie.

Détails

109. Georges de La Tour , 1593 - 1652

La Madeleine à la veilleuse, vers 1640-1645, H. 1,28 m ; L. 0,94 m, Huile sur toile

Notice

Dans l'isolement de la nuit, se détache la silhouette de Marie-Madeleine. Elle est seule et médite à la lueur d'une lampe à huile. Cette œuvre fait écho aux débats sur la rémission des péchés qui traversent l'Eglise de la contre-réforme. La Tour choisit de représenter une jeune femme qui hésite peut-être à rompre avec son ancienne vie et qui n'a pas encore choisi sa condition de pénitente. Le tableau fascine par sa gravité silencieuse. Rien ne perturbe le recueillement de Madeleine : la composition est dépouillée, le peintre limite sa palette aux tonalités sourdes et chaudes des rouges, des ocres et des bruns. Les formes individuelles sont réduites à des volumes géométriques.

Détails

110. Louis (ou Antoine ?) Le Nain , vers 1600/1610 - 1648

La Forge ou Un Maréchal dans sa forge, vers 1640, H. 0,69 m ; L. 0,57 m, Huile sur toile

Notice

Echappant à toute caricature ou complaisance dans l'observation de la vie quotidienne, l'artiste s'immisce dans l'intimité laborieuse de ses modèles avec une compassion telle que cette scène de genre prend la dimension spirituelle d'une peinture religieuse.

Aucun détail pittoresque ou anecdotique ne vient encombrer la dignité de ces personnages aux gestes simples, aux regards intenses ou rêveurs.

La juste perception de la lumière artificielle venant de la forge donne aux personnages une intensité émotionnelle, tout en trahissant l'influence du Caravage sur la peinture de Louis Le Nain.

Détails

  1. Accentués par le contraste des ombres et des lumières, le silence et la douceur qui se dégagent de l'expression grave du visage de cette femme participent au caractère religieux de la scène.

  2. Comme chacun des personnages, le forgeron est pris dans une rêverie solitaire qui n'est pas sans rappeler certains tableaux de Vermeer.

  3. Malgré l'authenticité de l'expression de son visage, l'attitude du buveur semble suspendue dans le temps.

  4. Les touches larges, spontanées, généreuses en couleurs et en matière traduisent sous le pinceau de Louis Le Nain à la fois la maîtrise et la liberté de peindre.

111. Nicolas  Poussin, 1594 -1665

Éliézer et Rébecca, 1648, H. 1,18 m ; L. 1,99 m, Huile sur toile

Notice

Peint en 1648 pour l'amateur d'art Pointel, l'œuvre fut acquise par Louis XIV. Le thème illustre un épisode de la Bible, extrait de la Genèse. Parmi les femmes à la fontaine, Eliezer doit reconnaître en celle qui lui donnera à boire, la femme désignée par Dieu pour devenir l'épouse de son maître, Isaac.

Préfiguration du thème de l'Annonciation, cet épisode est aussi prétexte à étudier les réactions humaines face à l'état de grâce, réflexion majeure dans la vie spirituelle au XVIIe siècle.

Imprégné de culture classique et Italienne, l'artiste revêt les femmes du peplos grec et retient cet instant idyllique dans la douceur d'un couché de soleil méridional.

Détails

112. Jean-Baptiste Greuze , 1725 - 1805

Le Fils puni, 1778, H. 1,30 m ; L. 1,63 m, Huile sur toile

Notice

Le Fils ingrat et son pendant Le Fils puni présentent deux moments d'une même histoire. Ces deux tableaux sont sans doute les plus dramatiques de l'œuvre de Greuze. Dans le premier, le fils ingrat s'enrôle dans l'armée contre l'avis de ses parents, et son père le maudit. Le second tableau, Le Fils puni, nous conte l'épilogue. Quelques années plus tard, devenu invalide, le fils rentre au foyer. Il découvre que son père vient de mourir et qu'il ne pourra jamais obtenir son pardon. La forme narrative et dramatique privilégie ostensiblement le vérisme des physionomies, des costumes et du milieu. Les mouvements opposés de la lumière et des personnages mettent en relief les réactions émotionnelles de chaque membre de la famille.

Détails

113. Cenni di Pepo dit Cimabue, vers1240 - après 1302

La Vierge et l'Enfant en majesté entourés de six anges, vers 1270 -après 1302, H. 4,27 m ; L. 2,80 m, Bois

Notice

Ce retable était destiné à l'église San Francesco de Pise. Cimabue emprunte à l'iconographie byzantine le thème de la Vierge de Majesté, en italien Maestà. Le graphisme rigide de ce modèle est assoupli par une légère modulation des volumes dans les draperies. Le peintre combine plusieurs modes de représentation de l'espace : si le fond d'or place la Vierge hors du temps et de l'espace, la superposition des anges et la perspective appliquée au trône introduit une troisième dimension. Cette profondeur donne une matérialité qui ancre la scène dans le réel. Il traduit plastiquement la fonction de médiation de la Vierge : Marie devient le trait d'union entre le trône et le fond d'or, entre l'humain et le divin.

Détails

114. Cosme Tura, Connu de 1431 à 1495

La Pietà, vers 1480, H. 1,32  m ; L. 2,68 m , Bois

Notice

Cette Pietà de Cosme Tura, chef de file de l'école ferraraise du XVe siècle, constituait à l'origine la lunette supérieure du retable commandé par la famille Roverella pour le couvent de l'église San Giorgio de Ferrare. Impressionné par la monumentalité de Donatello et de Mantegna, côtoyant les œuvres de Piero della Francesca et de Rogier van der Weyden qui séjournèrent dans l'important foyer culturel de Ferrare, Tura opère rapidement une synthèse originale de ces tendances opposées. La Pietà du Louvre parvient à allier la puissance plastique des artistes florentins aux raffinements du style gothique tardif. Ici, la crispation des visages et la variété dans le mouvement des mains confèrent à cette pietà un pathétisme exacerbé.

Détails

115. Antonio Allegri dit Le Corrège, 1489 - 1534

Le Mariage mystique de sainte Catherine d'Alexandrie avec saint Sébastien ; dans le paysage, représentation des martyres de deux saints, vers 1526-1527, H. 1,05  m ; L. 1,02  m, Bois

Notice

Thème souvent traité par Corrège, Le Mariage mystique de sainte Catherine, frappe par le fin modelé des figures et la douceur des visages. L'Enfant Jésus, porté dans les bras de la Vierge, choisit sainte Catherine pour fiancée et s'apprête à lui passer au doigt l'anneau de leur union. Corrège, qui opère une synthèse entre les apports des grands maîtres florentins et vénitiens, développe une peinture suave et tendre. Ses figures sans pesanteur et ses compositions dynamiques serviront de modèle aux artistes baroques.

Détails

116. Leonardo di ser Piero da Vinci, 1452 - 1519

La Vierge, l'Enfant Jésus, saint Jean-Baptiste et un ange, dite La Vierge aux rochers, 1483

1486, H. 1,99 m ; L. 1,22 m, Toile cintrée

Notice

La Vierge aux rochers, peinte par Vinci lors de son séjour à la cour des Sforza, était destinée à l'église San Francisco Grande de Milan. Par suite de litiges avec les commanditaires, une seconde version fut réalisée, actuellement conservée à la National Gallery de Londres. Dans la Vierge aux rochers du Louvre, les personnages émergent de la pénombre de la grotte, baignés dans une atmosphère chargée d'humidité qui brouille les formes. L'emploi du sfumato, léger halo dissolvant les contours, est particulièrement subtil et doux dans cette version, et plonge la scène dans un milieu ambiant fluide et mystérieux.

Détails

117. Giovanni Bellini , Connu de1459 à 1516

Le Christ bénissant, vers 1460, H. 0,328 m ; L. 0,255 m, Huile sur bois

Notice

D'où vient la force extraordinaire du Christ bénissant de Bellini ? De son expression profondément humaine, sans doute. De sa monumentalité surplombant le paysage alentour, aussi. Mais surtout de sa présence immédiate et simple, ne faisant référence à aucun épisode biblique particulier.

Le tableau de Bellini n'est pas narratif ; il représente le Christ bénissant, couronné d'épines, portant les stigmates aux mains et sur la poitrine, et tenant un volume qui renferme certainement les Ecritures. Sa présence, humaine et poignante, domine le paysage et le ciel crépusculaire du fond. Dans ce tableau, Bellini annonce les recherches vénitiennes du XVIe siècle.

Détails

118. Alessandro Filipepi dit Botticelli,  vers 1445 -  id. 1510

Portrait de Jeune Homme, 1477, H. 0,570 m ; L. 0,398 m, Bois

Notice

Botticelli a souvent peint des portraits, notamment pour Julien de Médicis. Dans cette œuvre, comme dans les autres, l'élégance de la ligne s'exprime avec éclat. Toutefois, ce Portrait de jeune homme présente un problème d'attribution. Si certains y reconnaissent la finesse du dessin de Botticelli, beaucoup pensent que l'exécution finale revient à Filippino. Prenant place sur toute la largeur du format, le jeune homme, vêtu et coiffé de noir, est tourné de trois-quarts vers le spectateur. L'existence d'un cadre dans le cadre accentue sa présence et confère à la toile une organisation spatiale originale.

Détails

119. Jacopo Robusti dit Le Tintoret , 1518 -1594

Suzanne au bain, vers 1550, H. 1,67 m ; L. 2,38 m, Huile sur toile

Notice

Le sujet biblique de Suzanne au bain est le prétexte qu'utilise Tintoret pour représenter un magnifique nu, découpé sur un jardin édénique peuplé d'animaux sauvages et de plantes luxuriantes. Le moment choisi dans l'histoire n'est pas celui de la confrontation des vieillards avec la jeune beauté, mais celui où Suzanne, attentive à sa toilette, ignore encore les intentions perverses des deux juges. En véritable scénographe de l'image, Tintoret plante son décor et ses personnages. Par une organisation spatiale prodigieuse et des effets d'éclairage ponctuels, il fait resurgir le contraste entre la sérénité de Suzanne et l'avidité obscène des vieillards.

Détails

120. Vannucci dit Il Perugino, , vers 1448 - 1523

Apollon et Marsyas, vers 1495, H. 0,39 m ; L. 0,29 m, Bois

Notice

Le Pérugin s'est surtout illustré dans les œuvres religieuses. Le sujet mythologique d'Apollon et Marsyas révèle pourtant avec éclat le style du maître de Raphaël. Les personnages, aux silhouettes graciles et fines, se profilent sur un paysage détaillé et lumineux. Marqué par les grands espaces d'Ombrie, Pérugin attache une grande importance au paysage.

Détails

121. Tiziano Vecellio, dit Le Titien, vers 1488/1489 - 1576

La Jeune Fille au miroir, vers 1512-1515, H. 0,93 m ; L. 0,76 m, Huile sur toile

Notice

Thème de la Vanité et de la fuite irréversible du temps ou célébration de la beauté féminine, La jeune fille au miroir du Titien apparaît nimbée de mystère. Autour d'elle s'organisent des détails à la signification double : un petit miroir rectangulaire à droite, un miroir convexe renvoyant un reflet éclatant à gauche et un homme en retrait, tapi dans l'ombre. Vision de l'amour assombrie par la crainte du temps, scène de genre érotique, libre expression de l'idéal féminin, cette première version de La jeune fille au miroir rassemble toutes les qualités de lumière, de composition et de dessin des œuvres de maturité du Titien.

Détails

122. Tiziano Vecellio dit Le Titien, vers 1488/1489 - 1576

La Mise au Tombeau, vers 1525, H. 1,48 m ; L. 2,12 m, Huile sur toile

Notice

Baignée dans une lumière chaude rappelant Le Concert champêtre du Louvre, cette mise au tombeau, datée vers 1525, est une des premières œuvres religieuses du Titien à aborder le thème de la souffrance et de la mort. Par la force de sa construction et la puissance émotionnelle qui se dégage à la fois des visages des personnages entourant du Christ et de celui-ci, Titien donne à la scène un accent dramatique intense. Si la rigueur classique de la composition s'inspire d'un tableau de Raphaël de 1507, conservé à la Galerie Borghèse de Rome, la distribution des couleurs, la qualité atmosphérique et l'expressivité du clair-obscur, soulignent l'apport personnel du maître vénitien.

Détails

123. Santi ou Sanzio dit Raphaël, 1483 -1520

Saint Georges luttant avec le dragon, vers 1505, H. 0,295 m ; L. 0,255 m, Bois

Notice

Le Saint Georges luttant avec le dragon serait, avec le petit Saint Michel, une commande de la cour d'Urbin à Raphaël. Mais ces deux tableaux, longtemps présentés en diptyque, offrent des différences de style. Dans le petit panneau du Saint Georges, Raphaël parvient à une synthèse originale de plusieurs influences. Alors que le paysage évoque le style du Pérugin, la fougue de saint Georges et du cheval dénotent l'influence de l'antique et de celle de son contemporain Léonard de Vinci. Parfaitement assimilées, ces différentes leçons donnent lieu à une composition équilibrée et exaltée, exprimant la Victoire du Bien sur le Mal.

Détails

125. Paolo Caliari dit Véronèse, 1528 - 1588

Dame vénitienne, dite La Belle Nani, vers 1560, H. 1,19 m ; L. 1,03 m, Huile sur toile

Notice

Une jeune femme blonde se détache sur un fond sombre et uni, dans un lieu indéterminé. Tout au plus reconnaît-on à sa gauche une table recouverte d'un tapis turc alors en vogue dans la Venise du XVIe siècle. L'identité exacte du modèle n'est pas établie avec certitude. Une tradition, qui fixa le sous-titre actuel, voulait que le tableau fut conservé à Venise au palais Nani. Mais la critique moderne pense que cette femme serait Giustiniana Guistiniani, épouse d'un des commanditaires de Véronèse. La facture de cette œuvre témoigne de l'ascendance qu'exerçait le Titien dans l'art du portrait. Paolo Veronèse reprend la formule d'un personnage montré de trois-quarts et à mi-corps contre un fond neutre.

Détails

126. Leonardo di ser Piero da Vinci - Léonard de Vinci, 1452 - 1519

Portrait d'une dame à la cour de Milan, dit jadis La Belle Ferronière, vers 1495-1500, H. 0,63 m ; L. 0,45 m, Bois

Notice

Ce portrait de Léonard de Vinci représente une Dame de la cour de Milan, autrefois appelé la Belle Ferronnière en raison du ruban orné de pierreries qui encercle son front. Parmi toutes les identifications proposées pour ce modèle, le nom de Béatrice d'Este semble le plus vraisemblable. Son visage, en pleine lumière, se découpe sur un fond noir uni. Malgré la finesse de ses traits, l'éclairage, plus violent que dans les autres tableaux de Vinci, accentue le contraste des formes.

Détails

127. Michelangelo Merisi dit Le Caravage, vers 1571 - 610

La Mort de la Vierge, vers1605/1606, H. 3,69 m ; L. 2,45 m , Huile sur toile

Notice

Dans le recueillement de la pénombre, les Apôtres sont rassemblés autour du corps inanimé de la Vierge.  Elle a pris les traits d'une simple femme frappée par la déchéance de la mort physique. Caravage rejette toute stylisation : c'est des apparences physiques et du comportements appartenant à l'univers quotidien qu'émanent l'affliction et l'émotion. Destiné à une chapelle particulière de l'église Santa Maria della Scala de Rome, le clergé refusa le tableau car la Vierge ne pouvait être représentée en courtisane ou " quelque autre fille du peuple ". Le commanditaire revendit l'œuvre peu après.

Détails

128. Il Pontormo, Jacopo Carrucci dit Il Pontormo, 1494 -1556

La Vierge à l'Enfant avec sainte Anne et quatre saints (Sébastien, Pierre, Benoît et le bon larron), avant 1529, H. 2,28 m ; L. 1,76 m, Bois

Notice

La toile fut peinte avant 1529 pour les religieuses du couvent Sant'Anna in Verzaia à Florence.

Dans l'ombre de la Vierge et de son enfant, se tient sainte Anne, sa mère. Autour de ce groupe central sont placés, à gauche : saint Pierre et saint Sébastien, à droite : saint Benoît et le bon larron.

L'attitude contorsionnée de la Vierge, les couleurs décolorées de son habit tout comme son geste affecté qui retient avec mollesse l'élan de son jeune enfant est typique de l'art de Pontormo.

Détails

129. Francisco José de Goya y Lucientes, 1746 - 1828

Ferdinand Guillemardet, 1798, H. 1,86 m ; L. 1,24 m, Huile sur toile

Notice

L'activité de Goya, portraitiste de personnages de la haute société, est illustrée au Louvre par deux toiles importantes, les portraits de la Marquise de Solana et celui de Ferdinand Guillemardet. Ferdinand Guillemardet, ambassadeur de France à Madrid de 1798 à 1800, est assis nonchalamment près d'une table. Une attention particulière est portée aux couleurs tricolores de ses attributs. Elles éclatent sur un fond neutre et équilibrent la diagonale passant par le genou et la tête de l'ambassadeur.

Détails

L'encrier posé sur la table est accompagné de feuilles blanches, que le peintre esquisse par quelques coups de pinceau spontanés.

Sur la ceinture tricolore de Ferdinand Guillemardet, le pinceau de Goya glisse et dépose des touches dorées, qui filent le long de la frange du tissu.

130. Domenikos Theotokopoulos dit Le Greco, 1541 -1614

Saint Louis, roi de France et un page, vers 1586, H. 1,20 m ; L. 0,965 m, Huile sur toile

Notice

Saint Louis, roi de France, et un page est exécuté par Le Greco à l'époque de son premier grand chef-d'œuvre, l'Enterrement du comte d'Orgaz, c'est-à-dire vers 1586. Le caractère de piété des portraits de saint Louis est alors très répandu en Tolède. La figure du page, peut-être un portrait de Jorge Manuel, le fils du peintre, se retrouve dans l'angle inférieur gauche du célèbre tableau du Louvre. Louis IX, fils canonisé de Blanche de Castille, est représenté sous les traits d'un souverain contemporain. Son armure noire et or, ainsi que le vêtement du jeune garçon en témoignent. Seule la haute couronne d'or, incrustée d'une fleur de lis, évoque l'époque médiévale.

Détails

131. Jaime Huguet, vers1415 - 1492

La Flagellation du Christ, vers1450-1455, H. 0,92 m ; L. 1,56 m, Bois

Notice

Jaime Huguet, artiste catalan du XVe siècle, a réalisé la Flagellation du Christ pour la corporation des cordonniers. Proche des expériences qui se font jour dans le bassin méditerranéen, il opère une synthèse originale entre les recherches spatiales des peintres toscans et le réalisme expressif des peintres nordiques. Ancien devant d'autel, ce panneau, qui était protégé par des volets en bois, provient de la Chapelle Saint-Marc de la cathédrale de Barcelone. Son exceptionnel état de conservation permet d'apprécier la richesse du rendu des détails.

Détails

132. Diego Rodriguez de Silva y Velázquez, attribué à, 1599 - 1660

Portrait de l'infante Marie Marguerite, vers 1654, H. 0,70 m ; L. 0,58 m, Huile sur toile

Notice

Velasquez est nommé peintre du roi Philippe IV en 1623. Après une période marquée par l'emploi d'un violent clair-obscur, Velasquez voyage en Italie et trouve une harmonie chromatique plus délicate, qui s'exprime librement dans ses portraits de cour. Le portrait de l'infante Marguerite-Marie représente la première fille de Philippe IV et de Marianne d'Autriche, à l'âge de trois ans. Dans l'harmonie vibrante de sa robe de cour en satin blanc ornée de dentelles noires, sont déposées des taches colorées sur les nœuds de ruban rose. Ces touches juxtaposées, brossées rapidement et produisant leur effet à distance, marqueront la génération des impressionnistes.

Détails

133. Hans Holbein le Jeune, 1497-1543

Portrait de Nicolas Kratzer (1487-1550), astronome, 1528, H. 0,83 m ; L. 0,67 m, Bois

Notice

Le Louvre possède cinq admirables portraits de Holbein, dont celui de l'humaniste Erasme. Le Portrait de Nicholas Kratzer, datant du premier séjour du peintre en Angleterre, représente l'astronome d'Henri VIII dans son atelier, un compas dans la main droite et un cadran solaire en cours de réalisation dans l'autre. Les objets posés sur l'établi sont ceux du fabricant d'instruments astronomiques. Leur disposition rayonnante invite à entrer dans le tableau. Par la sobriété de la construction de l'espace et des couleurs, l'attention est concentrée sur l'homme et les objets qui l'environnent. Le visage pensif de Nicholas Kratzer, compatriote de Holbein et correspondant de Dürer, est plongé dans la lumière.

Détails

134. Hans Baldung, dit Grien, 1484/1485 - 1545

Le Chevalier, la Jeune Fille et la Mort, vers 1505, H. O,355 m ; L. 0,296 m, Bois

Notice

Le Chevalier, la jeune fille et la Mort appartient à la série d'œuvres à sujets fantastiques d'Hans Baldung Grien. Ce petit panneau sur bois frappe par l'audace de ses tons vifs et la fougue de son mouvement. Une jeune fille, en croupe derrière un galant chevalier, parvient à s'échapper de l'embuscade de la Mort. Sa jupe reste prise entre les dents de la Mort, représentée sous les traits allégoriques d'un squelette effrayant. Hans Baldung Grien, élève de Dürer et figure marquante de la Renaissance allemande, expérimenta de manière audacieuse dans le domaine des sujets profanes. Son attirance pour les images inquiétantes et démoniaques se trouve parfaitement illustrée dans cette œuvre.

Détails

135. Jan I Brueghel, dit de Velours, ? - ?

La Bataille d'Issus, dit autrefois La Bataille d'Arbelles, 1602, H. 0,685 m ; L. 1,355 m, Bois,

Notice

Ce tableau, signé et daté de 1602 fut légué à Louis XIV par son jardinier, Le Nôtre.

Au début du XVIIe siècle, Brueghel inaugure un genre nouveau qui se répandra au XIXe siècle : les scènes de bataille. Ici, il représente la victoire d'Alexandre le Grand, en 333 avant J.C., sur Darius et les Perses.

Resserré au premier plan, ce fourmillement d'hommes et de chevaux s'inscrit dans la tradition de Brueghel de Velours visant à représenter chaque détail avec une précision méticuleuse. Le peintre recherche dans la composition une lecture intense où il tente de raconter toute une histoire en une seule image. Ce qui n'appartient pas au récit est rejeté, avec des couleurs bleues et vertes, dans un fond de paysage presque irréel.

Détails

136. Petrus-Paulus Rubens, 1577 - 1640

Le Débarquement de Marie de Médicis au port de Marseille, 1622-1625, H. 3,94 m ; L. 2,95 m, Huile sur toile

Notice

Le Débarquement de Marie de Médicis à Marseille appartient au cycle des 24 toiles de Rubens, commandées par Marie de Médicis pour orner les murs de son palais du Luxembourg. Transportée au Louvre sous le Premier Empire, cette composition monumentale représente la Reine, accompagnée de la grande duchesse de Toscane et de sa sœur, la duchesse de Mantoue, arrivant à Marseille.

Détails

137. Rogier van der Weyden, 1399/1400 - 1464

L'Annonciation, vers 1435, H. 0,86 m ; L. 0,93 m, Bois

Notice

Appelée aussi La Salutation évangélique, cette scène de l'Annonciation est décrite dans un intérieur bourgeois cossu, mais sans excès, de la Flandre du XVe siècle. Vêtu selon la mode de l'époque, l'ange Gabriel annonce à Marie son enfantement à venir. Habile coloriste, Rogier van der Weyden renforce les effets de perspective et détache chaque élément grâce à la juxtaposition des couleurs primaires : rouge, bleu et jaune.

Détails

138. John Constable, 1776 - 1837

La vue de Salisbury, vers 1820, H. 0,355 m ; L. 0,515 m, Huile sur toile

Notice

D'une visite à Salisbury, à l'automne 1811, le peintre revient avec de nombreuses études de paysages d'après nature. Ici, cette vue panoramique de Salisbury a sans doute été peinte autour de 1820, d'après des esquisses préparatoires.

Constable réserve les deux tiers de sa composition au ciel. Il ne cherche pas à décrire, mais à transcrire l'atmosphère, en mettant de la lumière dans les couleurs : du bleu presque blanc dans le ciel, des verts un peu jaune et des jaunes un peu vert dans des prairies d'autant plus lumineuses qu'elles contrastent avec les ombres sombres projetées par les bosquets.

Détails

139. Frans Hals, vers1582/83 - 1666

Bouffon au luth, vers 1620-1625, H. 0,70 m ; L. 0,62 m, Huile sur toile

Notice

Le Bouffon au luth de Frans Hals appartient à la série des portraits réalistes dont fait partie La Bohémienne du Louvre. Les portraits de genre à mi-corps de musiciens en costumes d'acteurs, introduits en Hollande par le peintre Honthorst, sont empruntés à la tradition des sujets populaires caravagesques. Les coups de pinceau enlevés de Frans Hals s'accordent parfaitement avec la spontanéité et la vie de ses portraits. Les couleurs vives du costume de fête du musicien, brossées par touches rapides et saccadées, éclatent sur un fond, qui loin d'être unifié, ménage des effets de lumière accompagnant le rythme de la figure.

Détails

140. Rembrandt Harmensz van Rijn, 1606 - 1669

Les Pélerins d'Emmaüs, 1648, H. 0,68 m ; L. 0,65 m, Bois

Notice

Les Pèlerins d'Emmaüs, peint par Rembrandt en 1648, interprète de façon émouvante le thème du Christ à Emmaüs, reconnu par deux disciples au cours d'un repas. La qualité de l'éclairage plonge cette révélation de la résurrection du Christ dans une atmosphère chaude et sereine. Le Sauveur irradie ; la matière déposée sur son visage accroche la lumière et le fait surgir de l'ombre. Les pâtes de couleur, montées progressivement sur un fond sombre, créent une surface sensible, vibrant sous les effets lumineux. La simplicité du décor et l'expression du Christ imprègnent les Pèlerins d'Emmaüs d'une profonde humanité.

Détails

141. Johannes Vermeer, 1632-1675

L'Astronome (ou plutôt L'Astrologue), 1668, H. 0,51 m ; L. 0,45 m, Huile sur toile

Notice

Le thème du savant dans son atelier est souvent représenté dans la peinture du XVIIe siècle. Vermeer apporte à sa version une touche personnelle, liée au rendu de la lumière dans sa composition. L'astronome, la main gauche posée sur un globe céleste, semble plongé dans ses réflexions. Autour de lui sont disposés les instruments de son activité : le planisphère, le globe, l'astrolabe et le livre ouvert. Dans les traits du personnage et l'agencement de certains motifs, comme le tableau accroché au mur et l'étoffe recouvrant la table, l'Astronome du Louvre apparaît comme le pendant du Géographe. L'un symboliserait le ciel, l'autre la terre.

Détails

142. Jacob Isaacksz van Ruisdael, 1628/29-1682

La Tempête, 1656-1670, H. 1,10 m ; L. 1,60 m, Huile sur toile

Notice

La Hollande est au XVIIe siècle la grande patrie de la peinture de paysages. Jacob van Ruisdael est l'un des représentants les plus illustres de ce genre renouvelé. Son souci d'exprimer le drame et la force des éléments naturels l'amène à déployer de saisissants contrastes de masses et de lumière. Partant de l'observation fidèle de la nature, il intègre souvent à ces paysages des éléments imaginés, visant à rythmer ces grandes compositions. La violence de La Tempête du Louvre est caractéristique de son style enlevé. Les Romantiques du XIXe siècle trouveront en Ruisdael un précurseur de leur inspiration tourmentée.

Détails

143. Jean Fouquet , 1420-1477/81

César franchissant le Rubicon, entre 1460 et 1476, H. 44 cm ; L. 32,5 cm, Enluminure sur vélin

Notice

Illustration pour un manuscrit intitulé Histoire ancienne jusqu'à César et faits des Romains, ce célèbre feuillet représente l'empereur à la tête de son armée, s'apprêtant à franchir le Rubicon. Pour déployer sa scène, Jean Fouquet crée un espace aéré et ample, grâce à la ligne serpentine du fleuve et à la dégradation fondue des couleurs jusqu'à l'horizon. L'échelonnement des montagnes et le rétrécissement progressif des arbres et des personnages, soulignent cette profondeur. L'armée est, quant à elle, dominée par les verticales des lances et par les couleurs saturées. Au sein de cette masse uniforme, César se distingue par l'éclat de son armure dorée et la blancheur de son cheval.

Détails

144. Jean-Antoine Watteau , 1484-1721

Huit études de têtes et une main, vers 1714, H. 0,267 m ; H. 0,397 m, Pierre noire, rehauts de blanc, sanguine, sur papier gris

Notice

Ces huit études de têtes diverses font partie d'une série de dessins  d'Antoine Watteau. La technique des trois crayons, avec pierre noire, sanguine et rehauts de pastel et de blanc, permet des modulations de couleurs et de lumière qui confèrent une carnation veloutée à ces figures. Inscrites dans une mise en page harmonieuse, elles présentent des attitudes et des expressions variées, déclinées selon les positions et les éclairages. Dans ce dessin, Watteau dispose avec talent sa touche vibrante par des coups de crayon souples et nuancés.

Détails

145. Jean-Auguste-Dominique Ingres , 1780 - 1867

Portrait de la famille Stanety, 1818, H. 0,463 m; 0,371 m, Mine de plomb

Notice

Le Portrait de la famille Stanaty, exécuté par Ingres en 1818, représente le consul Stanaty, entouré de sa femme, de sa fille et de ses deux fils. La ligne d'un tel dessin est d'une pureté étonnante. Nette et sans reprises, elle imprime une grâce fluide aux figures et détache avec précision et relief les plis des vêtements. Uniquement par le jeu des lignes et leur degré d'intensité, Ingres trace sa composition. D'amples courbes se dégagent et inscrivent la famille dans un ovale horizontal. Le cadre de la scène est, quant à lui, réduit à quelques éléments verticaux et horizontaux.

Détails

146. Buonarroti Michelangelo, dit Michel-Ange, 1475-1564

Etudes pour la statue colossale de David et étude de bras gauche, recto, H. 0,265 m ; L. 0,188 m, Plume et encre brune

Notice

Cette étude de Michel-Ange est caractéristique de ses premiers dessins, tracés à la plume et annotés de quelques vers. Le fragment de main, exécuté sans doute d'après un modèle vivant, est une recherche pour la statue de marbre du David. Le nu situé à côté est à rattacher au petit David en bronze, aujourd'hui perdu, auquel Michel-Ange travaillait en même temps qu'au David colossal de marbre. Des hachures serrées et croisées modèlent les valeurs et sculptent dans le dessin les muscles de ces figures. L'étude du corps, de ses proportions et de la tension expressive des muscles, est toujours restée le principal souci de Michel-Ange dessinateur.

147. Léonard de Vinci, 1452-1519

Adoration des Mages, vers 1482, H. 0,284 m ; L. 0,214 m, Plume et encre brune sur traits à la pierre noire

Notice

Ce dessin de Léonard de Vinci est la première étude d'ensemble pour le tableau des Offices, l'Adoration des Mages, laissé à l'état d'esquisse monochrome sur carton. A côté des croquis saisissant les gestes et attitudes de chaque personnage, Léonard a réalisé une série de dessins pour organiser l'espace de son tableau. Cette étude du Louvre se présente justement comme une annotation des différents éléments de la composition, avec la Vierge et ses adorateurs, une cabane, et des cavaliers dans le fond. Jalon dans la maturation de l'œuvre, ce dessin est loin de la composition finale, qui gagnera en ampleur en se précisant.

Détails

148. Ebih-Il, L'Intendant de Mari, vers de 2400 avant J-C, H. 0,52 m, statuette, gypse

Notice

La statuette de Ebih-il a été trouvée en 1934 par André Parrot sur le site de Mari, sur le Moyen-Euphrate, en Syrie. Sculptée en gypse, elle date des environs de 2400 avant J.-C. Le personnage est identifié par l'inscription du dos : "Statue de Ebih-il, l'intendant, à Ishtar virile, il a voué". Elle avait pour fonction de perpétuer la prière de l'homme devant sa déesse. Le siège, sur lequel il est assis, rappelle la vannerie. Son visage souriant correspond au canon humain contemporain. Les yeux sont en coquille, lapis-lazuli, schiste le tout fixé au bitume. Il est vêtu du kaunakès, jupe en peau de chèvre ou de mouton.

149. Plat au cavalier fauconnier, fin XIIe-début XIIIe siècle, D. 0,220, Céramique siliceuse, décor half-rang rehaussé d'or et décor lustré sur glaçure opacifiée

Notice

Ce plat iranien en céramique siliceuse date de l'époque Saldjuquide, fin XIIe - début XIIIe siècle. Le fond est décoré comme une page de miniature d'un thème fréquent à l'époque : un cavalier chassant au faucon, animal noble, compagnon des grands personnages. Son visage rond correspond au canon de beauté d'origine orientale alors en vogue : il évoque la pleine lune. La technique est celle des sept couleurs apparue à la fin du XIIe siècle. Il s'agit d'une technique de petit feu qui a permis d'élargir la palette des couleurs. Celle-ci ne sera pratiquée en Europe qu'au XVIIIe siècle.

150. Taureaux ailés assyriens, VIIIe siècle avant J.-C., H. 4,20 m ; L 4,36 m, Statue colossale, gypse

Notice

Ces taureaux androcéphales proviennent du palais assyrien de Khorsabad, l'antique Dûr-Sharrukin, situé au nord de l'Iraq. Ils sont en gypse, anciennement polychrome. Ce palais a été construit au VIIIe siècle avant J.-C. par le roi Sargon II. Tout le décor sculpté servait à l'auto-proclamation royale et à la protection du souverain et de son empire par des génies. Associant le corps d'un taureau, une tête humaine, les ailes d'un aigle et le poitrail d'un lion, ces génies gardaient les portes du palais. Ils devaient empêcher l'entrée des influences néfastes pouvant menacer le roi. Ce type de sculpture se retrouve dans les deux autres palais assyriens de Nimrud et Ninive.

Les Archers de Darius, vers 500 avant J.-C., H. 2m, Relief, briques moulées et glaçurées

Notice

151. Ces archers proviennent du palais de Darius à Suse. Souverain de la dynastie perse achéménide, Darius a régné de 522 à 486 avant J.-C.

Notice

Construit dans une région où la pierre est rare, les murs étaient décorés de parements de briques moulées et couvertes de glaçure. Retrouvées éparpillées, on reconstitue actuellement dix-huit gardes. Chaque personnage occupe la hauteur de dix-sept briques. Les couleurs sont vives, et la peau des gardes est sombre. Ils portent de longues robes et sont armés d'une lance, d'un arc et d'un carquois.

On ne sait si ces hommes représentent la garde des 10 000 "immortels", troupe d'élite perse, dont parle le grec Hérodote.

Détails

152. Code des lois de Hammourabi, vers 1750 avant J.-C., H. 2,25 m, Stèle, basalte

Notice

Le code d'Hammourabi est en basalte et date d'environ 1750 avant J.-C. Il provient de Suse, en Iran, où il avait été déplacé en butin de guerre. Le relief supérieur montre le roi debout devant un dieu trônant.

Le texte est organisé en trois parties : l'introduction lyrique présente le roi ; suivent 282 articles de lois regroupés par thèmes. L'article 22, par exemple, dit : " Si quelqu'un s'est livré au brigandage et s'il a été pris, cet homme sera tué ". La conclusion évoque les souhaits d'Hammourabi : que l'opprimé se fasse lire le texte et qu'il soit respecté par ses successeurs. Considéré comme le testament politique du roi, ce texte est un recueil de jurisprudence et un hymne à la gloire du roi.

Détails

153. Goudéa Prince de Lagash, vers 2125-2110 avant J.-C., H.  0,705 m ; L  0,224 m , statue, diorite

Notice

Le prince Goudéa a régné sur l'Etat de Lagash, en Mésopotamie du Sud, vers 2125-2110 avant J.-C. Il nous a laissé de nombreuses statues de diorite, pierre importée de la péninsule d'Oman, le représentant assis ou debout, mains jointes dans l'attitude de la prière. Il porte le bonnet royal rond à haut bord. Sa robe drapée sur le bras gauche dénude l'épaule droite. Comme trois autres représentations, celle-ci ne porte aucun texte. Les inscriptions du roi, nombreuses par ailleurs, racontent ses constructions de temples. Ces statues de Goudéa, insistantes sur l'expression de piété, étaient déposées dans les différents temples de sa capitale, Girsu, afin de perpétuer sa prière.

154. Portrait de Shah 'Abbas 1er et son page, 10 février 1627, Page : H.27,5 cm ; L.  16,8 cm

Miniature : H. 0,265, Miniature, dessin sur papier rehaussé à l'or et à la gouache, Mohamed Q‰sim Mussarvir

Notice

Ce portrait de Shah Abbas Ier est un dessin sur papier rehaussé de gouache, d'or et d'argent. Il est daté de 1627 et signé par Muhammad Qasim dont c'est la première oeuvre connue. Au XVIIe siècle, à la cour safavide d'Ispahan, la mode des albums de miniatures et de dessins supplante celle des grands manuscrits ; l'art du portrait individualisé connaît une grande vogue. La scène se passe dans un jardin évoqué par un érable, au bord d'un ruisseau, dont l'eau, à l'origine argentée, a noirci. Le shah coiffé d'un chapeau conique à larges bords, dont il avait lancé la mode, enlace un de ses pages qui lui offre à boire.

Détails

155. Sepa et Nesa, 2700 avant J.-C. vers, H.  1,65 m ; L.  0,40 m ; P.  0,55 m , Statues, calcaire peint

Notice

Ces statues de calcaire font partie des plus anciennes représentations grandeur nature de l'art égyptien. L'inscription des socles identifient Sepa, un haut fonctionnaire de  la IIIe dynastie, vers 2700 avant J.-C., et son épouse Nesa. Elles portent des restes de polychromie. Sepa tient les insignes de son rang : canne et sceptre. Il est coiffé de la perruque courte bouclée, identique à celle portée de son vivant les jours de fête ; il est vêtu d'un pagne court. Comme pour Sepa, la coiffure et le vêtement de Nesa reflètent la mode de leur époque. Ces statues funéraires sont des substituts du corps dans le monde des morts. Ce sont des portraits sociaux des défunts représentés dans une jeunesse éternelle.

156. Le grand sphinx, 2620 avant J.-C. vers ou 1929-1895 avant J.-C., H.  1,83 m ; L.  4,80 m , Grande statue, granit rose

Notice

Ce sphinx est taillé dans un seul bloc de granit rose d'Assouan ; c'est un des plus grands conservés hors d'Egypte. Il provient de Tanis, dans le Delta. Les sphinx sont associés à la protection des temples et en gardent l'entrée. Le roi représenté ici est coiffé du némès, avec l'uraeus (le cobra dressé) et la barbe postiche. Le corps est celui d'un lion.

Ce sphinx porte plusieurs noms royaux, de différentes époques, preuves de sa réutilisation. La date de sa réalisation ne peut être établie avec certitude : l'Ancien ou le Moyen Empire.

  157. Le Scribe accroupi, vers 2620-2350 avant J.-C., H. 0,537 m ; L. 0,44 m ; P 0,35 m, Statue, calcaire peint

Notice

Le scribe accroupi a été découvert dans une tombe de Sakkara par Auguste Mariette. Il est en calcaire peint, les yeux sont incrustés et il date de l'Ancien Empire (IVème ou Vème dynastie). Son état de conservation est exceptionnel. L'identité du personnage est inconnue par l'absence du socle de calcaire qui portait l'inscription. On peut cependant être certain qu'il s'agit d'un haut dignitaire. Les plus anciennes statues de scribe datent de la IVe dynastie et représentent des princes écrivant ou lisant. Ici, il est dans l'attitude de l'écriture. Son visage énergique est sans doute un portrait. L'embompoint du torse est caractéristique des représentations de scribe. Il est dans une position d'éternité afin de recevoir les offrandes funéraires.

Détails

158. La Divine Adoratrice Karomama, vers 850 avant. J.-C, H. 0,595 m ; L. 0,125 m ; P. 0,35 m, statuette, bronze incrusté d'or, d'électrum et d'argent

Notice

Cette statuette de la Divine Adoratrice d'Amon, Karomama, date de la XXIIe dynastie, vers 875-850 avant J.-C. Elle est en bronze décoré d'or, d'électrum et d'argent. Ses yeux sont incrustés et ses chairs étaient dorées.

Karomama, petite fille du roi Osorkon Ier, était une vierge consacrée au dieu Amon de Thèbes. Elle jouait localement un rôle politique majeur. Elle tenait un sistre dans chaque main. Le mortier placé sur sa tête devait supporter les deux hautes plumes qui avec l'uraeus, cobra dressé, placé sur le front, caractérisent la coiffure des reines. Son corps élancé correspond au canon féminin de l'époque et sa robe porte un décor de plumes, repris au costume des déesses. Cette œuvre exceptionnelle par sa taille et sa technique témoigne de la virtuosité des bronziers égyptiens du Ier millénaire avant J.-C.

159. Porteuse d'offrandes, 2000-1800 avant J.-C. vers, H. 1,085 m ; P (socle) 0,327 m, Statue, bois de ficus plâtré et peint

Notice

La porteuse d'offrande est sculptée en bois de ficus plâtré et peint. Elle fait partie des représentations de serviteurs placées dans les tombes de dignitaires égyptiens pendant la Première Période Intermédiaire et le Moyen Empire. Elle ne porte aucun texte : c'est une servante anonyme qui pour l'éternité servira le propriétaire de la tombe où elle était déposée. Elle tient un vase à eau dans sa main droite et porte une auge sur la tête, sur laquelle est posée une patte de boeuf. Ainsi, le défunt pourra manger et boire éternellement.

160. Nakhthorheb, VIe siècle avant. J.-C, H. 1,48 m ; L 0,465 m ; P. 0,70 m, Statue, grès cristallisé

Notice

Nakhthorheb a vécu durant la XXVIe dynastie, sous le règne de Psammétique II, au VIe siècle avant J.-C. Sa statue est en grès et le représente dans l'attitude de la prière. Nakhthorheb a dédié sa statue au dieu Thot, " seigneur de Dendera et d'Hermopolis " deux villes anciennes de Haute-Égypte. Cet homme occupait de hautes fonctions religieuses : il était chef des prêtres ritualistes. Le style est caractéristique de l'époque : visage plein et souriant, anatomie du torse en trois parties, archaïsme de la coiffure et du vêtement lisse. Cette statue, placée dans la cour d'un temple, devait lui permettre de participer chaque jour au repas du dieu.

161. Statue Colossale du Roi Amenhotep IV-Akhenaton, 1365-1349  avant J.-C. vers, H. 1,37 m ; L. 0,88 m ; P. 0,60 m, statue colossale, grès peint

Notice

Ce buste colossal d'Amenhotep IV - Akhenaton, en grès peint, date de la fin de la XVIIIe dynastie. Il provient d'un temple solaire à l'est de Karnak, construit au début du règne. Il faisait partie d'un ensemble de 24 colosses du roi de 4 mètres de haut, placés symétriquement devant les piliers d'une cour à portique. Le roi est représenté bras croisés sur la poitrine tenant le crochet heka et le fouet nekhekh. Le visage allongé, aux yeux en amande et à la bouche ourlée, est caractéristique des portraits du début du règne à Thèbes. La barbe royale est fixée au menton. Les cartouches de son dieu solaire sont sculptés sur son corps.

162. La déesse Hathor accueillant le roi Sethi Ier, vers 1303-1290 avant J.-C., H. 2,265 m ; L. 1,05 m, Bas relief, calcaire peint

Notice

Ce bas-relief en calcaire peint représente le roi Séthi Ier, second roi de la XIXe dynastie, face à la déesse Hathor. Il provient de la tombe de Séthi Ier dans la Vallée des Rois, à Thèbes ouest. Les personnages sont identifiés par les textes hiéroglyphes au-dessus de leurs têtes. Le roi défunt vient du monde des vivants ; il est accueilli par la déesse Hathor qui lui tend son symbole protecteur. La déesse était particulièrement vénérée à Thèbes ouest pour son rôle d'accueil des défunts. On remarquera le canon élancé des personnages, la richesse des costumes et des parures caractéristiques de l'art de ce règne. Rapporté par Champollion, ce relief a son pendant au musée archéologique de Florence.

Détails

163. Les musiciens, détail du mastaba de Akhhétep, vers 2450 avant J.-C., Bas-relief, calcaire peint

Notice

Ce bas-relief est un détail de la paroi nord du mastaba de Akhhétep, un notable de la Ve dynastie. Un mastaba est une chapelle funéraire, celle-ci provient du grand cimetière de Sakkara et a été remontée au Louvre.

Le banquet funéraire, qui est représenté sur les parois, était accompagné de chants et de danses. Nous voyons ici deux musiciens et deux chanteurs. Ils jouent de la harpe et de la flûte. C'est dans la chapelle de la tombe qu'était célébré le culte funéraire : les héritiers et les prêtres récitaient des prières en déposant de la nourriture et de la boisson pour que l'âme du défunt vive éternellement. Le décor des parois évoque ce que le mort a connu de son vivant et ce qu'il espère vivre dans l'au-delà.

Détails

164. Scène d'enterrement extraite du "Livre des Morts" de Nebqued, 1400 avant J.-C. vers, H. environ 0,30 m, Papyrus peint

Notice

Le Livre des morts de Nebqed, inscrit sur papyrus, date de la XVIIIe dynastie (vers 1400 avant J.-C.). Ce recueil funéraire apparaît alors dans les tombes civiles et est utilisé jusqu'à l'époque romaine. La longueur du texte varie et le rouleau de papyrus peut atteindre 20 m de long. Il était placé près de la momie. Le texte est un ensemble de formules magiques permettant au défunt de vivre sans encombre dans l'au-delà et de pouvoir comparaître devant le tribunal d'Osiris. En récitant ces textes, le défunt pourra " sortir le jour sur terre et rentrer le soir dans sa tombe ", c'est-à-dire suivre la course du soleil. Les plus beaux exemplaires ont des dessins illustrant le texte. Nous voyons ici le cortège des funérailles.

Détails

165. Le Christ et l'abbé Mena, VI-VIIe après J.-C., H. 57 cm ; L. 57 cm ; ép. 2 cm, peinture à la détrempe

Notice

Cette peinture du Christ et l'abbé Mena provient du monastère de Baouît. Elle date du VIe ou VIIe siècle. C'est une peinture à la cire et à la détrempe sur bois de figuier. Devant un paysage, le Christ présente le supérieur du couvent par un geste hérité de l'époque pharaonique. Il porte le livre des Ecritures, dont le décor évoque les reliures à perles et cabochons de pierre. L'abbé Mena tient un rouleau, peut-être la règle du monastère. Les corps sont tassés par rapport aux visages longs, aux grands yeux fixes. Ils sont vêtus d'une tunique et d'un châle, costume courant de l'époque. La forme des plis est caractéristique de la peinture copte. Ce panneau était peut-être inséré dans la maçonnerie du mur.

166. Tête de cavalier dite Cavalier Rampin, vers 540 avant J.-C., H (tête) 0,27 m, Tête, marbre

Notice

Cette tête de cavalier en marbre, découverte sur l'Acropole d'Athènes au XIXe siècle, fut achetée par le collectionneur Rampin, qui la donna au Louvre. Datée aux environs de 540 avant J.-C. environ, c'est une des plus anciennes statues équestres de l'art occidental. Cavalier vainqueur à une course, héros ou dieu, il est coiffé d'une couronne de feuillage stylisé. Le visage subtilement modelé, aux grands yeux en amande, aux pommettes saillantes, est encadré par les boucles, délicatement ciselées, des cheveux et de la barbe. Il est animé d'un sourire très doux, qui caractérise la sculpture grecque archaïque. Des traces de peinture noire et rouge sont encore visibles sur les yeux, les cheveux et la barbe.

167. Sarcophage des Époux, Fin du VIe siècle avant J.-C., H. 1,14 m ; L. 1,90 m, sarcophage, terre cuite

Notice

Le Sarcophage des époux a été retrouvé au XIXe siècle près de Rome, dans la nécropole de Cerveteri, l'antique Caeré. Ce sarcophage de la fin du VIe siècle transpose dans la statuaire monumentale une scène dessinée sur les nombreux vases grecs importés en Etrurie : le thème du banquet. Les visages souriants aux yeux en amande, les longs cheveux tressés, le dessin des pieds du lit révèlent l'influence grecque. Mais le contraste marqué entre les bustes redressés et les jambes très aplaties est typiquement étrusque. Un travail de restauration a mis au jour des traces de polychromie.

168. Euphronios

Cratère en calice à figures rouges d'Euphronios : Héraklès et Antée, vers 510 avant J.-C, H. 0,46 m, Céramique, terre cuite

Notice

Chef-d'œuvre de la céramique grecque, le cratère a été réalisé à Athènes vers 510 avant J.-C. Ce vase était utilisé pour couper le vin avec de l'eau lors d'un banquet. Signé du peintre Euphronios, un des maîtres de la technique des figures rouges, il est orné d'une scène mythologique encadrée d'un décor végétal. Celle-ci montre, à gauche, le héros grec Héraclès luttant contre le géant Antée, qu'il s'apprête à tuer. La composition pyramidale met en valeur leur affrontement. Le choix d'un moment dramatique, l'enchevêtrement des corps, le réalisme des anatomies sont caractéristiques de l'apogée artistique d'Euphronios.

Détails

169. Victoire de Samothrace, vers 190 avant J.-C., H. 3,28 m, Statue, marbre (statue) et calcaire (l'aile droite est une reconstitution en plâtre)

Notice

Découverte au XIXe siècle sur l'île de Samothrace, en mer Egée, cette majestueuse statue de marbre représente Niké, la déesse ailée de la victoire. Les ailes déployées, elle lutte contre le vent, qui lui plaque la tunique contre le corps, révélant ainsi le modelé du ventre. Le vent fait flotter son manteau en grands plis obliques qui soulignent le mouvement des jambes. Du haut d'une colline, elle dominait le sanctuaire des Grands Dieux et se présentait de trois-quarts. Placée sur la proue d'un navire en pierre, elle commémorait probablement une victoire navale remportée par les Rhodiens en 190 avant J.-C.

170. Aphrodite dite Vénus de Milo, vers 100 avant J.-C., H. 2,02 m, Statue, marbre

Notice

Cette statue en marbre fut découverte en 1820, malheureusement privée de ses bras, dans l'île de Milo, en mer Egée. Elle représente sans doute Aphrodite (Vénus en latin) déesse de l'amour et de la beauté, dont le torse nu se dégage d'un drapé. Son corps sensuel, sensiblement hanché, est animé d'un mouvement en spirale, qui se poursuit jusqu'à la tête, légèrement inclinée la gauche. Le bras droit, abaissé, croisait le corps; le gauche était levé. Cette représentation est fréquente dans la sculpture grecque depuis le IVe siècle avant J.-C.. Ici, le réalisme du corps, la mobilité de la pose et la diversité des plis du vêtement en font une oeuvre typique des recherches de l'époque hellénistique, et permettent de la situer vers 100 avant J.-C.

Détails

Le visage serein au regard lointain, au nez droit, exprime la majesté divine.

La statue portait à l'origine des bijoux : un bracelet était fixé grâce aux deux perforations encore visibles en haut du bras droit.

171. Guerrier combattant dit "Gladiateur Borghèse", vers 100 avant J.-C., H. 1,99 m, Statue, marbre

Notice

Trouvé au début du XVIIe siècle près de Rome, "Le Gladiateur Borghèse" était un des fleurons de cette célèbre collection italienne, achetée par Napoléon Ier. Le bras droit est moderne. Il s'agit non d'un gladiateur, statut ignoré des Grecs, mais d'un guerrier au combat qui se protégeait à l'aide d'un bouclier, dont le brassard est encore visible sur le bras gauche. Son corps nu, selon la convention de l'art grec, est très allongé, en extension, avec une musculature nerveuse. Il marque un aboutissement de la sculpture grecque pour l'étude de l'anatomie et le rendu du mouvement dans l'espace. Le tronc d'arbre, situé derrière le guerrier, porte la signature du sculpteur Agasias d'Ephèse, ce qui permet de dater l'œuvre de 100 environ avant J.-C.

172. Marcellus, 23 avant J.-C. vers, H. 1,80 m, Statue, marbre

Notice

Cette statue représente sans doute Marcellus, neveu et héritier présumé d'Auguste, mort en 23 avant J.-C. à l'âge de 19 ans. Le visage est un portrait, mais le corps représenté nu est idéalisé sur le modèle de la sculpture grecque classique. La tortue, située sous la draperie, est le symbole de Vénus, ancêtre mythique de la famille impériale ; elle porte la signature de l'Athénien Cléoménès, un des nombreux sculpteurs grecs installés à Rome à cette époque. Auguste promut leurs œuvres en un art officiel hérité de l'art grec classique, dont l'aspect serein et humaniste convenait à l'image que l'Empereur voulait donner de son pouvoir.

173. Statuette féminine dite "Dame d'Auxerre", vers 630 avant J.-C., Statuette, marbre

Notice

Conservée autrefois au musée d'Auxerre, cette petite statue de 75 cm de haut a été probablement réalisée en Crète vers 630 avant J.-C. C'est une des plus anciennes sculptures grecques en pierre. Son style mêle abstraction et naturalisme. Elle est debout, dans une attitude hiératique, le bras droit sur la poitrine, esquissant peut-être ainsi un geste de prière. Seul le modelé de la poitrine est perceptible sous le vêtement. À l'origine, la statue était peinte, comme la plupart des œuvres de cette époque. Les motifs gravés (écailles sur la poitrine, carrés sur la tunique) servaient à délimiter les différentes couleurs. Elle est une étape importante vers la statuaire monumentale de l'Antiquité grecque.

174. Mosaïque d'Antioche : le jugement de Paris, peu après 115 après J.-C., H. 1,86 ; L. 1,86 m, Mosaïque, marbre, calcaire et pâte de verre

Notice

Les mosaïques étaient très appréciées des Romains pour décorer les sols de leurs villas ou de leurs monuments publics. Cette mosaïque ornait la salle à manger d'une riche villa d'Antioche en Syrie, une grande ville romaine d'Orient. Elle représente un sujet célèbre de la mythologie grecque. Le prince troyen Pâris doit choisir, en présence du messager des dieux, Hermès, la plus belle des trois déesses : Athéna, Héra ou Aphrodite. La scène se déroule dans un paysage montagneux. Conçue comme un tableau, elle montre un sens de l'espace par la présence de différents plans, et des volumes par de subtils dégradés de couleurs. Elle perpétue ainsi la tradition picturale grecque, encore vivante au début du IIe siècle après J.-C.

Détails

175. Anonyme

Statue équestre de Charlemagne, IXe siècle, H. 0,235 m, Statuette, Bronze, traces de dorure

Notice

Les sculptures équestres de souverains apparaissent lors de l'antiquité. Celle de l'empereur Marc Aurèle, à Rome, en est la plus célèbre et a largement inspiré la statuette du Louvre.

Les différences de styles et de proportions entre la monture et le cavalier, ainsi que la fonte réalisée en plusieurs pièces de bronze, autrefois doré, plaident en faveur d'un assemblage entre une figurine d'homme du IXe siècle et d'une autre, plus ancienne, d'un animal. Le traitement de la crinière du cheval est proche, en effet, de celles des ivoires byzantins du VIe siècle.

L'homme, couronné, tenant dans une main une épée disparue et dans l'autre un orbe, attribut impérial caractéristique, est présenté comme étant Charlemagne dans un inventaire dressé au XVIe siècle du trésor de la cathédrale de Metz où l'œuvre était conservée sous l'Ancien Régime. Cette identification semble corroborée par la comparaison de ce visage avec celui de l'empereur visible sur certaines pièces de monnaie frappées après 804.

La statuette représenterait ainsi une personnalité marquante du Haut Moyen Age et est le seul portrait sous toutes les faces, ou en ronde-bosse, d'un souverain du IXe siècle.

176. Anonyme

Sceptre de Charles V, 1364 (?)-1380, H. totale 60 cm, Or autrefois émaillé, perles, pierres précieuses, verres

Notice

Charles V fit réaliser, au IVe siècle, des objets rituels pour le sacre de son fils et successeur, Charles VI.

Le sceptre fut ensuite utilisé lors de toutes les cérémonies de sacre. Utilisé à Reims et une fois à Paris, à l'occasion du sacre de Napoléon Ier, il était conservé avec les autres instruments du sacre au trésor de l'abbaye de Saint-Denis.

Le sceptre, en or, est composé d'une hampe, écourtée pendant la Révolution et surmontée d'un nœud en forme de sphère, travaillé au repoussé, où figurent trois épisodes de la légende de Charlemagne. Le nœud est coiffé d'une fleur de lys, autrefois émaillé en blanc. Au sommet de l'ensemble apparaît l'empereur Charlemagne, prédécesseur illustre de Charles V au trône de France et une référence pour ce roi, le troisième seulement de la dynastie des Valois.

Symbole d'autorité monarchique, le sceptre est également un témoignage de la volonté de raffinement de la cour au IVe siècle.

Détails

177. Pierre Redon, Mort vers 1572

Casque et bouclier de Charles IX (1550-1574), avant 1572, bouclier: H. 68 cm; L. 49 cm

Casque H. 35 cm ; L. 37 cm, Fer repoussé et plaqué d'or, émaux opaques rose et blanc et émaux translucides verts et bleus

Notice

Les progrès des armes à feu, à la fin du Moyen Age, ont rendu vaine la protection corporelle au moyen d'une armure intégrale. Leur usage ne se justifie pleinement désormais que dans le cadre des tournois. Aussi, beaucoup d'armures produites au XVIe siècle ont-elles uniquement l'apparat pour finalité. En dépit d'un décor souvent martial, elles témoignent d'un raffinement et offrent un nouveau support aux arts précieux.

Ce casque et ce bouclier, datés respectivement vers 1570 et vers 1572, furent livrés par Pierre Redon, orfèvre et valet de chambre de Charles IX. Les deux pièces sont en fer, travaillé au repoussé, rehaussé d'émaux opaques et translucides. Seul le sujet au centre du bouclier a été identifié : il s'agit du combat du consul romain Marius contre le roi de Numidie Jugurtha, en 107 avant J.C.

Les bordures sont, conformément au goût du XVIe siècle, larges et décorées sur toute leur surface de masques et trophées divers.

178. Le Régent, XVIIIe siècle, P. 140,64 carat métrique, Diamant

Notice

Le Régent est le plus gros diamant des collections publiques françaises. Il pèse cent quarante carats et demi. Sa pureté n'a d'égale que la perfection de sa taille.

Le bloc d'où il est extrait fut découvert en Inde, à Golconde, en 1698. Envoyé peu après en Angleterre, il y fut taillé durant deux ans.

Louis XIV, à qui on le présenta, ne put se résoudre à l'acheter. Son neveu, Philippe d'Orléans, régent de France lors de la minorité de Louis XV, décida de l'acquérir en 1717 pour en faire la pièce maîtresse des joyaux de la couronne. Le nom de Régent s'imposa alors.

Instrument d'apparat de la monarchie, le diamant servit notamment à décorer la couronne du sacre de Louis XV et le chapeau de Louis XVI à l'ouverture des Etats Généraux le 5 mai 1789 à Versailles.

Volé pendant la Révolution avec les autres bijoux de la couronne alors conservés à l'hôtel du garde-meuble à Paris, il fut retrouvé deux ans plus tard dans la charpente d'un grenier. Il servit de nouveau, au XIXe siècle, à décorer l'épée de Napoléon Ier et la couronne de Charles X lors de leurs sacres.

179. André-Charles Boulle, 1642 - 1732

Armoire Boulle, début du XVIIIe siècle, H. 260 cm; L. 148 cm; Pr. 64 cm, Bâti de chêne, placage d'ébène et d'écaille, marqueterie de laiton, étain, corne et bois de couleurs, bronze doré

Notice

Ce meuble luxueux est un parfait témoin de l'art du grand ébéniste du règne de Louis XIV : André-Charles Boulle, dont le Louvre possède plusieurs créations. La forme de l'armoire à deux grandes portes était alors une nouveauté, dont l'artiste s'est fait une spécialité. L'ampleur monumentale, la rectitude des lignes reflètent le goût classique de l'époque. Le riche décor plaqué associe la marqueterie de fleurs et la marqueterie dite "Boulle". Des ornements de bronze doré viennent rehausser l'éclat de l'ensemble. Leur rôle relativement discret et l'importance de la marqueterie naturaliste inspirent une datation précoce dans l'œuvre de Boulle.

Détails

180. François-Désiré Froment-Meurice, 1802-1855

Coupe des Vendanges, vers 1844, H. 35 cm ; L. 27 cm; Pr. 15 cm; P. 2,595 kg, Argent partiellement doré et émaillé, agate, perles

Notice

Cette coupe en agate à usage décoratif tire son nom de sa monture, formée d'un cep de vigne en argent doré. La base est ornée de personnages symbolisant trois formes d'ivresse : l'ivresse amoureuse, suggérée par Loth et une de ses filles ; l'ivresse bachique, représentée par Noé et l'ivresse du poète, personnifiée par Anacréon.

Allongée sur l'anse, une femme incarne la Raison endormie par l'ivresse.

Dans l'atmosphère éclectique de son temps, Froment-Meurice renoue avec le goût de la Renaissance et du XVIIe siècle pour les pierres dures montées en orfèvrerie. Il remet à l'honneur la ciselure et l'émaillerie. Il sait aussi faire preuve de nouveauté dans la forme et le goût végétal ainsi que symbolique qui préfigurent l'Art Nouveau.

181. Anonyme, XIVe siècle

Charles V (1338-1380) et Jeanne de Bourbon, Troisième tiers du XIVe siècle, H. 1,95 ; L. 0,71 m ; P. 0,41 m, Statue, pierre

Notice

On a longtemps considéré que ces deux statues provenaient du portail des églises parisiennes des Quinze-Vingt ou des Célestins. Mais leur mention dans la salle des Antiques du Louvre dès 1692 invite à penser qu'elles figuraient sur les tours occidentales du château détruites vers 1660. La simplicité des plis s'harmonise avec les traits réalistes des visages. Le menton fuyant du roi mais aussi son air bienveillant montrent cet intérêt du XIVe siècle pour le portrait et pour l'individu. Leur emplacement présumé au Louvre, symbole de puissance royale face à la ville de Paris, marque l'émergence d'un art politique dans un cadre urbain.

182. Michel Colombe, 1430/1435-vers 1511

Saint Georges combattant le dragon, XIVe 2e quart, H. 1,75 m ; L. 2,72 m, Relief, marbre

Notice

Ce grand retable en marbre provient de la chapelle haute du château de Gaillon en Normandie. Michel Colombe, sculpteur réputé de la fin du Moyen Age, exécuta le relief central. Saint Georges y délivre la princesse de Trébizonde des griffes d'un dragon. Le nouvel intérêt porté à la nature et à la perspective se remarque dans le paysage. Le commanditaire, Georges d'Amboise, archevêque de Rouen, avait accompagné Louis XII dans ses expéditions italiennes. Il en ramena des sculpteurs qui réalisèrent le cadre peuplé de rinceaux, de masques et de vases. Inspiré de fresques antiques, ce décor dit de " grotesques " constitue une des premières marques d'italianisme en France.

183. Anonyme

Diane chasseresse, XVIe siècle, milieu, H. 2,11 ; L. 2,58 ; P. 1,345 m, Groupe, marbre

Notice

Cette œuvre du milieu XVIe siècle passe pour la plus ancienne statue de jardin conservée en France. Elle servit longtemps de décor de fontaine dans la cour du château de Diane de Poitiers à Anet. Sur un haut socle orné de crustacés et de monogrammes de Henri II, une Diane allongée s'appuie sur un cerf. La présence d'un arc et de chiens affirme, en dépit de sa nudité, sa fonction de déesse de la chasse. Son corps fluide à l'attitude contournée s'oppose à l'aspect plus réaliste des animaux. L'ensemble monumental conserve élégance et raffinement des détails. Le sculpteur demeure anonyme, mais son style l'inscrit pleinement dans l'art maniériste de l'Ecole de Fontainebleau.

184. Germain Pilon, 1528-1590

Les trois Grâces du monument du cœur d'Henri II, vers 1560-1566 , H. 1,50 m ; L 0,755 m ; P. 0,755 m, Groupe, marbre

Notice

Vers 1560, Catherine de Médicis commanda pour l'église des Célestins le monument du cœur de son défunt mari Henri II. Dominique Florentin, d'origine italienne, exécuta le décor complexe du socle. La réalisation des trois Grâces soutenant l'urne revint à Germain Pilon. Les figures placées dos à dos et le geste de leurs bras invitent à tourner autour d'elles. Sur le canon maniériste allongé, Pilon imprime sa marque dans les drapés froissés. D'autres commandes royales et privées montrent son rôle essentiel dans la seconde moitié du XVIe siècle.

185. Pierre Puget, 1620-1694

Milon de Crotone, 1670-1683, H. 2,70 m; L. 1,40 m ; P. 0,98 m, Groupe, marbre

Notice

La réputation de Pierre Puget, sculpteur marseillais, fût telle que Colbert lui confia en 1670 plusieurs blocs de marbre sans contrainte de sujet ou de composition. Le thème choisi est à la fois anecdotique et philosophique. Milon de Crotone, athlète vieillissant et orgueilleux, tente de fendre un tronc d'arbre. La main coincée, il sera dévoré par les bêtes sauvages. Les obliques contrariées traduisent une tension dramatique. Le tournoiement du lion, des drapés, le jeu des vides et des pleins renforcent l'expression de la silhouette. Puget excelle enfin dans la traduction des différentes matières. Présentée en 1683 à Versailles, la statue plût au roi. Elle constitue un des sommets de l'art baroque français.

Détails

186. Etienne-Maurice Falconet, 1716-1791

Nymphe (ou Vénus) au bain, dite La Baigneuse, 1757, H. 0,82 m ; L. 0,26 m ; P. 0,28 m, Statuette, marbre

Notice

Théoricien de la sculpture, Falconet prône un art moral. Mais le goût du XVIIIe siècle l'invita à produire aussi des œuvres plus galantes. Sans prétexte mythologique, la baigneuse nue avance son pied vers l'eau. Si Falconet fut tenté parfois par le rocaille, un baroque assagi et léger, il se montre sensible ici au retour à l'Antique, fréquent au milieu du siècle. Mais nulle froideur. La figure devient simple et presque naturaliste. L'œuvre a appartenu à Madame du Barry et témoigne de l'attrait qu'eut alors la statuaire dite de salon. De multiples copies et réductions rappellent son grand succès jusqu'à nos jours.

187. Jean-Antoine Houdon, 1741-1828

Louise Brongniart âgée de cinq ans, 1777, H. 0,35 m ; L. 0,242 m ; P. 0,24 m, Buste, terre cuite

Notice

Portraits officiels en marbre et œuvres plus intimes expliquent l'importance de Houdon dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Louise Brongniart, fille de l'architecte de la Bourse a alors cinq ans. L'absence de costume dénote une inspiration néo-classique mais l'œuvre n'en a pas la sévérité. Le visage encore rond de la fillette se détourne ; le regard s'anime par un léger creusement de la matière, la couleur de la terre cuite ajoute à l'impression de vrai. Les portraits que Jean-Antoine Houdon fit de ses propres enfants apparaissent aussi comme des exemples d'une sculpture réaliste. En effet, Houdon traduit à chaque fois l'essence d'un individu.

188. Guillaume Ier Coustou, 1677-1746

Chevaux de Marly. Chevaux retenus par un palefrenier , 1743 -1745, H. 3,55 m ; L. 2,84 m ; P 1,15 m, groupe, marbre de Carrare

Notice

Commandés en 1739 pour remplacer la Renommée et le Mercure de Coysevox à Marly, les deux Chevaux échappés retenus par des palefreniers de Guillaume Coustou (neveu de Coysevox) prirent rapidement le nom de Chevaux de Marly. Coustou renouvela l'exploit de son oncle en les taillant en deux ans dans deux blocs de marbre de Carrare de près de 100 m3. Ici, seul compte l'expression d'un mouvement traduisant grâce à des diagonales l'élan du cheval contrarié par le geste de l'homme. Coustou synthétise la puissance du classicisme et l'énergie du baroque. En 1795, les deux statues rejoindront celles de Coysevox Place de la Concorde puis seront remplacées en 1984 par des moulages afin d'être conservées au Louvre.

189. Jean-Baptiste Pigalle, 1714-1785

Mercure rattachant ses talonnières, 1744, H. 0,59 m ; L. 0,35 m ; P. 0,30 m, Statuette, marbre

Notice

La version en marbre de Mercure attachant ses talonnières est exécutée en 1744 lorsque Pigalle devient académicien ; l'attitude tournoyante de cette sculpture, où les lignes de force associent spirales et angles aigus répond parfaitement aux exigences de l'Académie royale, à savoir une connaissance de l'anatomie et une virtuosité technique de l'artiste.

Au salon de 1742, une copie en plâtre, placée à côté d'une Vénus, donne la signification du sujet. La déesse de l'Amour demande à Mercure d'aller chercher Psyché. Le messager se prépare donc en chaussant ses sandales ailées qui, avec le pétase, chapeau à large bord, l'aideront à se déplacer.

Au XVIIIe siècle, cette sculpture était très poétiquement intitulée Mercure se chaussant les ailes.

190. Jacopo della Quercia, vers 1371/74-1438

Vierge à l'Enfant, vers 1430-1435?, H. 1,78 m, Statue, bois polychrome

Notice

La Vierge à l'enfant demeure un des thèmes de prédilection de la Renaissance. Du début du XVe siècle, l'œuvre de Jacopo della Quercia provient peut-être d'un couvent de Ferrare. Bien que non signée, son attribution ne fait pourtant aucun doute. Les physionomies et les plis lourds et onctueux sont proches de ses œuvres documentées. Creusée au revers pour éviter le jeu du bois, la statue a gardé sa polychromie d'origine. Un récent nettoyage révèle la subtilité des rehauts des joues et la transparence des laques rouges. Sa monumentalité et son humanité marquent les préoccupations de son temps.

191. Benvenuto Cellini, 1500-1571

La nymphe de Fontainebleau, 1542-1543, H. 2,05 m ; L. 4,09 m, Haut-relief, bronze

Notice

Commandé vers 1540 pour la Porte Dorée de Fontainebleau, ce bas-relief monumental prenait place au portail d'Anet. Il rappelle l'origine du nom du château : une source découverte par des chiens lors d'une chasse. Le florentin Cellini s'attaqua pour la première fois de sa carrière à la difficile et prestigieuse technique du grand bronze. Orfèvre de formation, il essaie de lier monumentalité et ciselure des détails.

Sa nymphe, à la froide sensualité, présente formes allongées et ligne serpentine. Cette volontaire bizarrerie des proportions contraste avec le rendu vériste des animaux.

192. Gian Lorenzo Bernini dit Le Bernin, 1598-1680

Le cardinal Armand de Richelieu, 1640-1641, H. 0,84 m ; L. 0,70 m ; P. 0,32 m, buste marbre

Notice

Ce buste du Cardinal de Richelieu exécuté par le Bernin en 1640-41 est l'antithèse du style baroque de cet artiste. Ici, point de figure prise dans l'action, point d'étoffe volante. Le costume occupe une large place dans ce buste. Là encore, rien d'exubérant : il y a peu de plis.

La tête légèrement tournée vers la gauche,  le Cardinal est impassible, conscient du pouvoir qu'il exerce en France.

L'artiste a travaillé d'après un portrait peint, ce qui explique ce quasi immobilisme.

Détails

193. Buonarroti Michelangelo, dit Michel-Ange, 1475-1564

Esclaves (mourants), 1513-1515, H. 2,09 m, Statues inachevées, marbre

Notice

En 1505, le pape Jules II commanda à Michel-Ange une tombe ornée de quarante statues. De multiples contretemps obligèrent l'artiste à modifier à plusieurs reprises ses projets. La tombe considérablement restreinte sera finie 40 ans après. Pour le second projet, en 1513, il entreprit les Esclaves du Louvre, incarnant à la fois les arts privés de la protection du pape, mais aussi le thème philosophique du conflit entre le corps et l'esprit de l'homme. Inachevés pour des raisons techniques ou de changement d'iconographie, ils manifestent la puissance jamais égalée de Michel-Ange. L'Esclave mourant annonce par sa ligne serpentine le courant maniériste, l'Esclave rebelle par la torsion de ses lignes brisées préfigure le baroque.

194. Antonio Canova, 1757-1822

Psyché ranimée par le baiser de l'Amour, 1793, H. 1,55 m ; L. 1,68 m ; P 1,01 m, Groupe, marbre

Notice

Le célèbre groupe de Psyché et l'Amour (1793) d'Antonio Canova s'inscrit dans le courant néo-classique par son thème alors fréquemment traité. Endormie par les effluves empoisonnés d'un vase, Psyché se réveille grâce au baiser de l'Amour. Cette histoire se double du thème philosophique des quêtes éternelles de l'âme. Les réminiscences antiques sont sublimées par la perfection de la composition pyramidale, dynamisée par les lignes des ailes et la ronde sensuelle des bras. Ici, Canova affirme sa complète domination du marbre en creusant la matière et en animant la surface des corps de légers coups de râpe.

195. Tilman Riemenschneider, 1460-1531 vers

Vierge de l'Annonciation, vers 1460-1531, H. 0,53 m ; L. 0,40 m ; P 0,19 m, Statue, marbre avec rehauts de polychromie

Notice

Quelques sculptures en pierre se remarquent à la fin du Moyen Age dans la production allemande, plus habituellement en bois. Cette petite statue n'était ornée que de quelques rehauts de couleur sur la chevelure, les yeux, la bouche, les bordures des vêtements afin de laisser apparaître la précieuse apparence de l'albâtre. Séparée de son ange de l'Annonciation, elle s'insérait vraisemblablement dans un petit retable de dévotion privée. Le style de Riemenschneider, artiste de Wurzbourg, se retrouve dans les traits fins du visage, les plis cassés du manteau et le place à l'aube de la Renaisssance allemande.

196. Gregor Erhart, † 1540

Sainte Marie-Madeleine, 1510, H. 1,77 m ; L. 0,44 m ; P. 0,43 m, Statue, bois de tilleul polychrome

Notice

Le visage aux fossettes et les mains aux doigts carrés de cette statue en tilleul polychrome ont permis de l'attribuer au sculpteur d'Ulm, Gregor Erhart. Surnommée la " belle allemande ", cette œuvre, datée de 1510, paraît à la fois charnelle et pleine de retenue. Accrochée dans le chœur d'une église, peut-être celle des Dominicaines d'Augsbourg, elle mettait littéralement en scène Marie-Madeleine entourée d'anges, aujourd'hui disparus, qui l'enlevaient vers le ciel. Retirée à la Sainte-Baume, elle vivait nue, vêtue de ses longs cheveux et assistait ainsi tous les jours à des concerts célestes. Son léger déhanchement et sa nudité montrent un Gregor Erhart proche des recherches italiennes de la Renaissance.

197. Adrien De Vries, 1546-1626

Mercure et Psyché, 1593, H. 2,15m ; L.0,92m ; P.0,72m, Coupe ,Bronze

Notice

Le hollandais Adrien de Vries se forma dans le courant maniériste du début du XVIe siècle à Florence. Commandé en 1593 par Rodolphe II pour Prague, ce groupe de Mercure enlevant Psyché vers l'Olympe et son pendant Psyché et des Amours, maintenant à Stockholm, s'inscrivent dans un espace tridimensionnel. Répondant aux théories de son maître Jean Bologne, Adrien de Vries les conçoit pour être vus de tous côtés en invitant le regard à tourner par un jeu de courbes. L'usage du bronze lui permet d'évider les parties basses. La fluidité des lignes et les proportions enlevées apportent mouvement et dynamisme.

212. Pietro da Rimini

Actif dans la première moitié du XIVe siècle

Déposition de Croix, Première moitié du XIVe siècle, H. 0,430 m ; L. 0,357 m, Bois

Notice

Pietro da Rimini construit sa Déposition de croix sur un fond doré, délimité rigoureusement par les lignes de la croix et de l'échelle. La souplesse des personnages contraste avec la rigidité de ce cadre et dénote l'influence de Giotto dans la volonté de donner une masse corporelle aux figures. Pietro da Rimini, influente personnalité de l'école de Rimini, conserve pourtant certaines caractéristiques byzantines, notamment dans l'élongation du Christ et dans l'emploi dominant de la feuille d'or. Son apport original se manifeste dans l'expression des visages et la variété des attitudes.

Détails